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MHLePeupleJe sors de la conférence organisée par l'association Via Mulieris, ce 15 mars, suite à la parution de L'histoire des femmes en Valais. Cette publication des Annales valaisannes de la Société d'histoire du Valais romand s'appuie sur les contributions présentées lors d'un colloque organisé en avril 2017 par Via Mulieris. L'association est née du silence tonitruant qui a entouré la place des femmes lors du jubilé des 200 ans de l'entrée du Valais dans la Confédération. Ses fondatrices ont pris l'initiative de mettre en lumière l'histoire des femmes invisibilisées dans les documents officiels.

Comment a-t-on pu ainsi mépriser, jusque dans les commémorations de 2015, la part des femmes dans le développement du canton ? Leur lutte, avec leurs compagnons, pour la survie dans un contexte fréquent de pauvreté ? Leur collaboration aux travaux quotidiens et agricoles ? Leur contribution à l'éducation, aux soins et à la solidarité ? Leur participation encostumée aux rites du Vieux-Pays ? Ceci au long de plusieurs siècles.

Et nous pose quelques questions.

L'histoire des femmes en Valais leur rend justice

Alors que nous, femmes, avons enfin obtenu le droit de vote en 1971, quelle est notre place dans l'espace politique ? Comment s'exprime notre citoyenneté ? Est-ce acceptable qu'en 2018, la représentation féminine n'atteigne que 19,2% de la députation au Grand conseil valaisan ? Qu'une seule femme ait accédé au Conseil d'Etat ? Aujourd'hui encore, bien trop souvent, les hommes parlent à notre place, et nous, les femmes, acceptons que notre parole soit usurpée.

Le vote du 4 mars a ouvert une porte pour les femmes : choisir de réviser la Constitution valaisanne par une Constituante encore à élire, c'est rendre possible une équitable représentation des femmes et des hommes dans les débats des quatre prochaines années.

Je n'imagine pas que nous rations cette opportunité ! Celle, pour les femmes, de se présenter avec assurance aux élections. Et celle, pour les partis et pour tout appel citoyen, d'inviter et de soutenir ces femmes à remplir au moins le 50% des places sur les listes. C'est le moment de dépasser les raideurs partisanes et de faire confiance à la société civile et à ses citoyennes. Un sacré défi ! Le relever serait la meilleure manière d'écrire avant l'heure quelques lignes enthousiasmantes, pour une Constituante à la hauteur de nos attentes.

Pour Centre Gauche-PCS,
Madeline Heiniger,
députée Centre Gauche-PCS