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LePeupleEddyBeneyJamais, depuis le refus du peuple valaisan des deux lois «Education 2000», l'école n'avait occupé autant le devant de la scène que depuis bientôt une année.

Depuis mai 2013, au terme de négociations sans doute serrées, le nouvel élu a la responsabilité de l'école valaisanne. En phase avec la philosophie de son parti, qui estime que l'éducation est de la responsabilité exclusive des parents, il a changé la dénomination du département. «Education, culture et sport» est devenu «Formation et sécurité». Encore aujourd'hui, on peut légitimement se poser la question de la pertinence d'avoir police et formation au sein d'un même département. Il est fort probable que la cohabitation de ces deux domaines régaliens ne survivra pas à cette législature.

Ensuite, la dégradation brutale de la situation financière de notre canton a aussi largement contribué à ce que l'école soit à nouveau au centre du débat. Celui-ci devient tout de suite très émotionnel, car toutes et tous connaissent l'école de près ou de loin. Mais surtout, ce débat, binaire, ne laisse place à aucune nuance c'est blanc ou noir, le jour ou la nuit, zéro ou un.

Certains exigent que le savoir soit au centre, d'autres veulent que l'élève occupe cette place. Soit le maître transmet son savoir et permet à l'élève de s'élever, soit l'élève progresse par ta confrontation à des problèmes. Le parti du chef du département estime que l'éducation n'a pas sa place à l'école, qui doit se concentrer sur les savoirs fondamentaux: lire, écrire et compter. D'autres programmes politiques prévoient, dans les programmes de formation, de l'éducation aux médias, à la citoyenneté, à la diététique et à la sexualité.

Les milieux économiques exigent que la formation soit avant tout «utilitaire» et attendent de l'école qu'elle forme une main d'œuvre opérationnelle, disponible et mobile. Par contre, de nombreuses voix s'élèvent pour réaffirmer que l'école doit former des jeunes capables de penser par eux-mêmes, d'être critiques, d'agir en pleine conscience et de contribuer au développement d'une société plus juste et plus équitable.

Après plus de 30 ans dans ce métier, dont bientôt 12 à la direction d'une école, je pense que ce débat sur 
l'école est dépassé. L'accès à la connaissance est à la portée de tout un chacun. L'école doit aider les jeunes à intégrer ces connaissances, les aider à maitriser les nouvelles technologies et à développer des compétences essentielles que sont la communication, le travail en groupe ou en réseau et le respect de l'autre.

Elle doit aussi leur permettre de faire face aux infinies opportunités qu'offre notre société actuellement, les motiver à se former tout au long de leur vie et les aider à s'intégrer dans le monde du travail, en évolution constante. 

Eddy Beney
Conseiller municipal, responsable politique de l'édilité