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LePeupleNorbertZufferey«Le Valais, réserve d’Indiens», voilà la fameuse image que s’est longtemps donnée à l’extérieur le Vieux-Pays, dont les Confédérés connaissent les vins et les supporters rouges et blancs scandant «FC Sion, champion». Une réserve dont les habitants, protégés derrière leurs montagnes, défiaient le pouvoir centralisateur de Berne et dont les élites étaient hostiles à toute influence extérieure. Ce Valais, un peu cliché, a longtemps semblé à l’abri de la modernité.

Quid de certains repères constitutifs de l’identité valaisanne? Après s’être ouvert au pluralisme sous l’influence de François Dayer et Jean Bonnard, le Nouvelliste retourne sur une ligne éditoriale fondamentalement conservatrice.

Politiquement, le Canton a donné ces dernières années des signes d’ouverture et des indices de fermeture. Il n’est foncièrement pas sain que la majorité politique au Gouvernement soit encore dans les mains d’un même clan. Le Valais s’est ouvert par certains aspects au développement durable, mais des petits roitelets locaux bétonnent nos stations et salissent nos montagnes.

C’est ce Valais contrasté à nouveau à la croisée des chemins, après les acceptations de la LAT et de l’initiative Weber, qu’observent de l’extérieur des Valaisans hors Canton, souvent avec le regard lucide mais bienveillant que peuvent avoir les membres d’une même famille.

Il y a plusieurs années, une étude du Groupement suisse pour les régions de montagne avait présenté des conclusions qui auraient dû interpeller les édiles de ce canton:

  1. Les régions de montagne sont fortement affectées par l’exode de personnes qualifiées et, en Valais, cette fuite de cerveaux est très marquée.
  2. Suite à ce phénomène, les cantons de montagne perdent chaque année plusieurs dizaines de millions de francs investis dans la formation.
  3. Une des raisons est le manque de perspectives professionnelles.
  4. La plupart de ces personnes concernées seraient prêtes à revenir.

En pouvant mettre à disposition des compétences précieuses, ces expatriés attendent des responsables politiques cantonaux la présentation d’une stratégie de développement à long terme.

Le Canton doit impérativement orienter son économie et sa politique de formation, afin de pouvoir intégrer ces personnes qualifiées, en incitant à la création de places de travail attractives et diversifiées. Il revient donc à nos autorités d’encourager les processus d’innovation, de transfert de technologies et d’échanges entre la recherche et les entreprises, ainsi que de créer des réseaux de compétences et de coopération avec l’extérieur. Sauront-elles vraiment relever le gant?

Norbert Zufferey
Ancien président du PCS VR