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LePeupleRobertMetraillerLe 9 février dernier, les Suisses ont accepté à une courte majorité (50,1%) l'initiative contre l'immigration de masse. Sujet porteur par excellence, le thème de l'immigration fait à chaque fois ressurgir les peurs irrationnelles de l'invasion d'étrangers, avides de profiter de notre pays et de nos richesses.

Craintes confirmées

Fort de son succès, l'UDC bombe le torse et se pose en défenseur des aspirations du peuple. Il somme le Conseil fédéral de traduire dans les actes la volonté du peuple en appliquant stricto sensu les termes de l'initiative. Après son acceptation, les initiateurs ont dû constater que les craintes du Conseil fédéral sur l'intransigeance de la commission européenne, face à la remise en question des accords bilatéraux, étaient fondées. La dénonciation des accords relatifs au programme Erasmus en fut la première conséquence. Bigre! Les pays de l'UE ne plaisantaient donc pas! Connaissant l'importance vitale de nos partenaires européens dans le cadre des relations économiques avec la Suisse, certains ténors de l'UDC ont pris conscience de leur naïveté, en sous-estimant la réaction de l'UE.

Courage, fuyons!

Le chef de file, gourou et contributeur prodigue de l'UDC fit alors preuve d'un courage exemplaire. Après une première intervention ridicule et vaine: « Chers étudiants touchés par Erasmus, contactez-moi, je vous aiderai! », il décidait de démissionner de ses responsabilités de Conseiller national pour, dit-il, lutter plus efficacement contre l'adhésion rampante de la Suisse à l'UE. Ceci non sans cracher dans la soupe, en dénigrant les institutions démocratiques. Surprenant pour quelqu'un qui se revendique du peuple!

Revotons

Au grand dam de l'UDC, il semble que le Conseil fédéral soit décidé à respecter la volonté du peuple en lui soumettant un choix clair entre la mise en œuvre de l'article constitutionnel contre l'immigration de masse et la poursuite des accords bilatéraux. Si tel devait être le cas, la population suisse devra choisir entre sa peur primaire de l'étranger et la mise à l'écart de notre pays par l'UE. Compte tenu des conséquences de l'isolement politique et économique de la Suisse, les électrices et les électeurs risqueraient bien de ne plus suivre le vote populiste!

Certes, l'Union européenne doit améliorer son fonctionnement et les votations du 25 mai sont un avertissement sérieux. Toutefois, celles et ceux qui pensent que le renouvellement de la Commission conduira à plus de bienveillance à l'égard de la Suisse, se trompent lourdement! 

Robert Métrailler