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LePeupleAnnickClercBerodTois questions à Annick Clerc Bérod, du PCS :

1.- Chère Annick, tu es membre de la commission de l’équipement et des transports du Grand Conseil. Que penses-tu de l’augmentation du prix de la vignette autoroutière?

Je suis pour cette augmentation qui est nécessaire. Elle est liée au nouvel arrêté fédéral sur le réseau qui prévoit notamment l’extension du réseau des routes nationales avec le transfert de 383 km de routes cantonales dans le réseau national. Il s’agit d’assurer un meilleur raccordement au réseau routier des villes et agglomérations de taille moyenne ainsi que des régions périphériques et de montagne.

Durant les 50 dernières années, la population suisse a passé de 5 à 8 millions d’habitants et le trafic routier a quintuplé: le réseau doit donc être adapté aux besoins actuels. Et aussi rendu plus sûr, car l’arrêté prévoit également des investissements liés à la sécurité ordinaire du réseau. A la fin, cet arrêté engendre des dépenses supplémentaires pour la Confédération d’environ 300 millions par an. Et le Conseil fédéral ne pourra mettre en vigueur ce nouvel arrêté que si le peuple suisse accepte l’augmentation du prix de la vignette.

2.- Le budget des ménages tend à augmenter chaque année. Cette augmentation n’est-elle pas un impôt camouflé?

On pourrait le penser: la vignette a rapporté en 2012 quelque 360 millions à la Confédération. Mais ces recettes sont intégralement affectées au financement spécial de la circulation routière, et le prix de la vignette ne sera relevé que lorsque la réserve de ce financement tombera sous le seuil du milliard de francs, vers 2016. Il est clair que passer de Frs 40.- à Frs 100.- représente une augmentation un peu brutale, mais le prix n’a plus été adapté depuis près de 20 ans, et les dépenses liées à l’exploitation et à l’entretien des routes ont, elles, fortement augmenté depuis. La hausse coûte moins cher qu’un plein d’essence.

3.- Si cette proposition de modification de loi est acceptée par le peuple, à quoi sera alloué cet argent, en particulier pour le Valais?

Comme je l’ai dit, les recettes de la vignette iront entièrement au financement de la circulation routière. Elles serviront à garantir le financement des tronçons qui seront transférés, à améliorer la qualité du réseau national et à accroître sa sécurité. Pour le Valais, l’extension du réseau national prévoit la cession à la Confédération des tronçons Martigny – Grand-St-Bernard et Gampel - Goppenstein. L’entretien et l’exploitation de ces routes sera donc à charge de la Confédération, et les économies financières pour le canton sont estimées à environ 16 millions par année par l’Office fédéral des routes. Le département de Jacques Melly les estime plus raisonnablement à 6 millions. Même avec ce chiffre plus bas, dans le contexte budgétaire difficile actuel, c’est une économie importante, car le Valais, comme les autres cantons, a de plus en plus de difficultés à financer les aménagements routiers nécessaires. Le Valais sera donc bénéficiaire dans le cas où la modification de la loi est acceptée.

Annick Clerc Bérod
Députée-suppléante PCS