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CelestinTaramarcazLePeupleReferendum contre le fonds de financement de la troisième correction du Rhône. Quand la politique ne fait que de la politique.

En 2012, le plan d'aménagement pour la 3e correction du Rhône (R3) est entériné par Vaud et le Valais. En septembre 2014, le Grand Conseil accepte, par 98 voix contre 24, un décret créant un fonds de financement de 60 millions. S'y ajoutent 60 millions provenant du budget ordinaire et 700 millions de la Confédération, l'ensemble étant étalé sur 10 ans. Le Valais respire : les dangers liés aux crues du Rhône vont enfin pouvoir être éliminés, les souvenirs d'octobre 2000 définitivement oubliés, la plaine remodelée et de belles perspectives économiques et touristiques concrétisées.

C'était sans compter sur l'UDC et son  referendum contre le décret.

Par le miracle du débat sur R3, beaucoup de députés sont devenus des hydrogéologues, experts en dynamique fluviale. Au lieu de défendre une vision qui s'appuie sur les compétences de spécialistes, les référendaires mettent les pieds au mur sans proposer d'alternative sérieuse. La promesse d'une solution trois fois moins coûteuse, trois fois plus rapide et trois fois moins gourmande en terres agricoles tient du pur slogan. La "solution des communes" (mais quelles communes ?), se résume ainsi : on abaisse le lit du Rhône. La Confédération l'a pourtant clairement dit : l’alternative n’est pas conforme à la base légale, pas conforme aux règles de l'art (parce que fondée sur des principes anachroniques) et pas durable en matière de sécurité (par son atteinte à la nappe phréatique).

Pour exister en année électorale, l'UDC a joué la carte politicienne et se rend potentiellement responsable d'une mise en danger prolongée de la population. Aux aspects sécuritaires s'ajoute une responsabilité économique : avec un milliard de francs de travaux, les entreprises valaisannes auraient de quoi faire, surtout en cette période où les mêmes acteurs politiques agitent le spectre de la récession en évoquant les conséquences de la Lex Weber et de la LAT. En cas d'acceptation, l'ensemble du financement est remis en cause, donc l'ensemble du chantier.

On peut certes regretter le déclin de l'agriculture et cultiver la nostalgie de la "terre nourricière" dont rêvait Maurice Troillet, mais on doit en prendre acte et se tourner vers les Valais de demain et d'après-demain. Comme le dit Gabriel Bender, on doit trouver des solutions "pour ces Valaisans qui n'ont pas de parti politique, pas de lobby au Grand Conseil, pour ces Valaisans qui ne sont pas encore nés."

En juin, nous dirons non au referendum, non à une politique opportuniste et irresponsable. Nous dirons oui à l'ambition et à l'avenir du Valais !

Célestin Taramarcaz
27 janvier 2015

Labyrinthe Aventures 2000