banner sion 1170x270

LePeupleCelestinTaramarcaz[texte publié dans le journal Le Peuple.VS, repris d'une intervention au Grand Conseil pour soutenir deux motions touchant à la transparence du financement des partis]

Pour sa dernière campagne électorale cantonale, en 2013, le Parti Chrétien-Social du Valais romand a dépensé 15'703 francs et 70 centimes. Les fonds provenaient, par ordre d'importance, du financement public via le groupe parlementaire Alliance de Gauche/Linke Allianz, des émoluments des élus, des cotisations des membres et des dons de sympathisants. Pour ma campagne personnelle, j'ai investi une trentaine de francs. Voyez comme la transparence est chose simple! 
Voilà pour l'exemple...

Tout le monde, y compris à l'étranger, loue les bénéfices de notre démocratie directe et des opportunités données aux citoyens d'exprimer régulièrement leur opinion. Certains vont jusqu'à proposer que le droit suisse prime sur les conventions internationales, c'est dire s'ils sont confiants que l'avis du peuple helvète, éclairé entre tous, est hautement légitime. 

D'un autre côté, les instances de surveillance européennes de la corruption pointent d'un doigt accusateur l'opacité du système suisse de financement des partis politiques. On sait que les campagnes électorales coûtent toujours plus cher, de la mise en place d'un plan de communication aux nombreux supports de promotion des candidats. Les défraiements et autres indemnités versés aux élus ne semblent pas suffire et, finalement, le recours aux ressources privées est de bonne guerre. Par contre, ce qui l'est moins, c'est que personne ne sache d'où vient l'argent qui permettra au final aux candidats d'être élus, ce qui pose de sérieuses questions quant à l'indépendance des futurs élus. Vont-ils défendre les intérêts d'une entreprise, d'une association, ou au contraire les valeurs pour lesquelles ils ont été choisis par le peuple? Les campagnes à 6 chiffres pour les élections fédérales ou pour le Conseil d'Etat suscitent de légitimes questions chez les électeurs.

Le Tessin, Genève et dernièrement Neuchâtel ont mis en place des règles pour le financement des partis. Et quel meilleur moment pour le Valais pour suivre ces exemples? Le canton dont parle la presse ces derniers temps ne fait pas toujours envie et un effort affiché de transparence ferait le plus grand bien à l'image du Valais, sans compter que les débats en cours sur les questions constitutionnelles répondent à la même volonté de rafraîchir le système électoral valaisan.

Les différents groupes «C» ont montré l'exemple dernièrement en rendant publics les montants investis dans la campagne au Conseil d'Etat en 2013 et il faut le saluer. Le Parti Socialiste le fait aussi, systématiquement et en détail. Les Verts le font également, sur demande. L'UDC, thuriféraire de l'autorité du peuple souverain et des vertus de la démocratie, ne peut que soutenir cette proposition.

Dans la mesure où la qualité d'une démocratie dépend très directement de l'information dont disposent les citoyens, les signataires de ces motions proposent des mesures relativement simples à appliquer. Pour que les citoyens-électeurs sachent s'ils votent pour le représentant de telle banque ou de tel assureur, merci de soutenir ces motions.

Célestin Taramarcaz
Député suppléant