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LePeupleMariePaulBenderPour freiner les coûts des soins en EMS, Avenir Suisse propose une épargne obligatoire dès 55 ans, avec l'idée géniale que chacun économise pour lui-même et pas pour son voisin.

C'est ainsi qu'Avenir Suisse sabre le concept de solidarité de nos assurances sociales.

Epargnerà 55 ans... Avenir Suisse oublie que le parcours du contribuable n'est pas forcément celui d'un cadre d'une multinationale, d'un employé d'Etat ou d'une banque. Ce chemin tout tracé où le salaire augmente avec le PIB, où les bonus récompensent la fidélité à l'entreprise, où les lendemains chantent encore et où économie ne rime pas avec utopie.

Avenir Suisse oublie que nombre de travailleurs subissent dans leur carrière des arrêts brutaux appelés chômage, maladie ou accident. D'autres réduisent leur activité professionnelle pour accompagner des proches malades, handicapés, âgés ou leurs enfants. Ces coupures font des trous dans les cotisations, pas seulement du 3e pilier, mais de l'AVS et de la LPP.

Avenir Suisse oublie que certains ont choisi d'emprunter pour investir, pariant sur le futur. Leur destin est ainsi lié aux fluctuations de l'économie et à l'humeur des finances mondiales ou de ces banquiers qui jouent avec le taux Libor pendant qu'eux travaillent pour rembourser leur crédit. Avenir Suisse a raison: il faut trouver une solution à l'explosion des coûts de la santé.

Et si Avenir Suisse réfléchissait à comment devenir vieux en bonne santé?

Celle-là même que tu as perdue en t'éreintant au travail pour un salaire de misère, celle que tu as laissée sur les chantiers, que tu as perdue en courant de la crèche au supermarché, dans un cabinet de psy en quête d'un sens à ta vie,celle que tu as usée pour trop de performances, de mobbing ou de peur du licenciement.

Et si Avenir Suisse lisait Le Peuple, le peuple pourrait lui souffler quelques idées?

Repousser le plus longtemps possible l'entrée en EMS et lui préférer les soins à domicile, valoriser les professions d'accompagnants de personnes âgées, régulariser les sans-papiers oeuvrant dans l'économie domestique, économiser sur les tonnes d'antidépresseurs et anxiolytiques en offrant une société plus adaptée, moins stressante, repenser notre société dépotoir à vieux.

Avenir Suisse, ce think tank libéral aimerait nous forcer à économiser.

Excellente idée... pour autant qu'elle force les entreprises à payer les travailleurs d'un salaire qui leur permette ce luxe : économiser. La vision d'Avenir Suisse est bonne, mais il faudrait d'abord s'attaquer au vrai problème, les inégalités de 
traitement.

Verser un salaire convenable à chacun, afin que chacun ait les moyens de payer ses soins. Un rêve!

Un Avenir suisse?

Marie-Paul Bender
Députée-suppléante PCS/AdG