banner sion 1170x270

LePeupleMadelineHeinigerQuand paraîtra cet article, les débats précédant la votation populaire du 9 février prochain auront déroulé leurs banderoles d'arguments et les jeux seront probablement déjà faits. Nous espérons que la solidarité envers les femmes l'emporte sur un jugement moral flattant l'individualisme ambiant. Nous comptons sur le développement du rail et attendons un «non» clair à la réponse tordue et simplificatrice proposée par l'UDC face à la complexité de notre société et aux vraies questions du marché de l'emploi et du logement.

L'immigration... voici un thème récurrent, inspirant nombre d'initiatives et de référendums depuis la fameuse initiative Schwarzenbach en 1968, qui demandait la limitation de la population étrangère à 10% de la population suisse. Alors que les signatures pour l'initiative «Contre l'immigration massive» étaient réunies en mars 2012, l'initiative populaire «Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles», dite ECOPOP, était déposée à la Chancellerie fédérale fin 2012.

Issue de milieux écologiques, cette dernière vise la préservation de l'environnement par le biais d'un contrôle strict et peu réaliste du solde migratoire. Elle met en lien la pression migratoire et la courbe démographique. L'association ECOPOP se démarque toutefois de théories xénophobes et racistes. Début 2013 enfin était déposée l'initiative populaire «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels (initiative de mise en œuvre)», issue des rangs de l'UDC et brandissant la volonté du peuple (versus le droit international) et la criminalité étrangère. Nous voterons donc prochainement sur ces deux sujets.

La juxtaposition de ces initiatives fiévreuses jugées, l'une xénophobe, l'autre non, mais traitant pourtant du flux migratoire ou des étrangers, nous en disent peut-être long sur nos angoisses communes. Et si l'intolérance des uns envers les milieux nationalistes reflétait en quelque sorte les attitudes de rejet 
de ces derniers vis-à-vis de l'étranger?

Inutile de dire que les positions de l'UDC m'irritent et provoquent en moi une intransigeance certaine à leur égard. Si pourtant tant de gens les suivent et que ce phénomène m'effraie, peut-être pouvons-nous nous rencontrer dans ce constat: oui, le monde dans lequel nous vivons est complexe. Nos lois même démocratiques ne permettent pas d'en maîtriser pleinement l'évolution, elles n'éviteront pas notre interdépendance, que ce soit à l'intérieur du pays, au milieu d'une Europe en crise ou d'une planète déchirée par des conflits et des tensions permanentes.

Les «solutions» de l'UDC ne sont pas les miennes, mais comme les membres désécurisés de ses rangs, et comme les migrants qui errent à travers la planète, je voyage moi aussi à travers des temps inquiétants et me demande ce que nous trouverons à mettre en commun pour rendre la traversée plus humaine.

Madeline Heiniger,
députée AdG (PCS)