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Publication : 26 mai 2008

Actuellement les procédures de naturalisations diffèrent d’un canton à l’autre tout en étant relativement uniforme à l’intérieur de chacun des cantons. En Suisse alémanique, elle est généralement plus longue qu’en Romandie : cela doit tenir autant à la mentalité qu’à la complexité des langues parlées, disparates, qui diffèrent de la langue écrite (difficulté d’apprentissage donc d’intégration) il est donc, logiquement, plus difficile de devenir  un vrai « schleu» qu’un bon « welche».

Les ultranationalistes pensent, si tant est qu’ils pensent, que la Suisse est une Nation*, ou qu’elle devrait en être une. En même temps ils déclarent que chaque Suisse, et chaque partie du Pays, devraient être unique, indépendant, autonome et neutre. Ils ne se doutent pas qu’il est impossible de faire, de toute cette diversité, une Nation.

Un étranger qui souhaite devenir Suisse doit se demander comment il doit l’être puisque le Suisse n’existe pas en tant que Modèle, car il existe en trop de modèles. Au lieu de contribuer à l’homogénéisation du Pays, pour qu’il ressemble un peu plus à une Nation, nos nationalistes proposent que chaque commune se choisisse une manière de fabriquer des Suisses. C’est ajouter le bordel au désordre et à l’inégalité de traitement, assez particulier pour un parti de l’Ordre, Non ? Et en plus dans un Etat, qu’ils veulent de droit (e), ils suppriment un droit fondamental : celui de recours.

À mon sens, la procédure de naturalisation devrait être réglée de manière uniforme pour tous ceux qui veulent nous rejoindre, en plus, elle devrait être simple et agréable afin que le jour de la remise du passeport à croix blanche soit un jour de fête et non, comme aujourd’hui, la fin, enfin, d’un parcours du combattant peuplé d’embûches et de traquenards.

Il serait temps aussi que notre Pays, tout en maintenant ses particularités culturelles et folkloriques, se mette à cultiver son unité. Autour de nous les Pays s’unissent et regroupent leurs forces et nous, nous voulons, comme Caliméro, rester petits, divisés et faibles.

* Nation : communauté humaine possédant, sur un territoire, une unité historique, linguistique et culturelle

Bernard Attinger