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par Jean-Pierre MICHELLOD, avril 1999

Décidément, la position du PaCS devient bien inconfortable. Tout le monde se rédame du Centre-gauche. Nous qui croyions détenir une position assez ferme, nous voilà marris.

Bien sûr ceux qui convoitent cette position commettent quelques impairs. Simon Epiney, Conseiller national sortant est de ceux-là. S'appuyant sur le programme cadre du PDC du Valais romand il prétend occuper le centre-gauche de l’échiquier politique du Valais. Curieux tout de même lorsque rien dans la plate-forme de son parti, hormis quelques vagues intentions, d'ailleurs à la portée de tout le monde, ne permet d'étayer ses dires. Curieux encore plus lorsqu'en écho son propre président proclame que son modèle politique n'est rien moins que Margaret Thatcher. Drôle de centre-gauche.

Le centre-gauche du PDC VR

N'était-ce la proximité des élections nationales l'on pourrait se demander ce qui vaut cet élan social du PDC VR plutôt connu pour ses sympathies libérales voire parfois ultra-libérales. Et si tout simplement, ce mouvement du cœur n'était qu'un mouvement de la règle à calcul et si tout simplement le PDC du Valais romand n'était pas en train de comprendre que le centre géométrique politique valaisan n'était pas si à droite que certains ténors feignent de le croire. Diable. il faut occuper un terrain s1 favorable ! Seulement voilà. Il y a parfois une grande distance entre les mots et les choses et je ne veux pas juger les intentions du PDC du Valais romand mais ses actes et ceux-ci ne sont pas au centre-gauche.

Car qu'est-ce que le centre-gauche ?

Etre de centre-gauche, c'est d'abord défendre une certaine éthique en politique et le proclamer. C'est ne promettre que ce que l'on peut tenir et tenir ce que l'on a promis. C'est aussi rester, jusqu'au terme d'une législature, fidèle aux accords conclus avec des partenaires. C'est surtout lutter sans concession contre ceux qui prospèrent sur la peur et sur le rejet de l'autre, qui promeuvent des idées racistes, qui s’attaquent aux principes fondamentaux de la démocratie. Et ceux-là, en Valais, ne sont pas si éloignés qu'on ne le pense.

Etre de centre-gauche pour le PaCS, c'est aussi tenter de vouloir dépasser le traditionnel axe gauche-droite pour évoluer sur d'autres aires moins dogmatiques.

C'est par exemple, réaliser une nouvelle alliance entre les valeurs de la tradition et les défis de la modernité. Cette dernière est présente, nous ne pouvons pas la nier. Ce que nous essayons de faire, c'est de lui redonner du sens, ce sens qui ne peut être élaboré qu'à la lumière de la tradition mais pas sous son esclavage.

C'est aussi rechercher un équilibre entre la personne et la nature qui favorise un véritable développement durable, c'est-à-dire qui évite les deux extrêmes : d'une part le non-respect de la nature et de l'environnement et, d'autre part, ce « totalitarisme de la nature » que voudraient nous imposer certains fondamentalistes de l'écologie.

C'est encore sur le plan de la mondialisation-identité, prôner une société ouverte, multiculturelle, mais qui respecte les racines, les spécificités régionales et culturelles.

Ces différentes lignes illustrent des processus de convergence-divergence et nous voulons nous situer en leur centre ; leur centre-gauche, parce que nous donnons ainsi la priorité à l'humain dans nos principes et dans nos actes. Nous ne voulons pas être un lieu statique ni le centre mou d'une galaxie indéfinissable, mais un centre dynamique d'où partent des propositions originales. Cette position de centre-gauche du PaCS n'est donc pas une affaire de personnes, mais une question d'idées. C'est ainsi que nous nous concevons et que nous voulons agir.

Le pari du PaCS

Notre ambition, c'est de construire une force politique du centre-gauche, du centre au sens dynamique du terme parce que je suis convaincu que, tant les idées que nous professons que les personnes qui les incarneront, pourront répondre aux besoins profonds de la société d'aujourd'hui. Tous ceux qui se prétendent aujourd'hui de centre-gauche, peuvent bien sûr nous rejoindre. Nous les accueillons et nous sommes prêts à travailler avec eux. Mais sur la base de notre plate-forme politique et avec un authentique engagement social. Tout le reste...