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NorbertZufferey…tout va très bien Madame la Marquise. Le bilan de la Municipalité est objectivement bon, la situation financière est florissante, les nouveaux aménagements comme ceux des places du Midi et des Remparts sont vraiment réussis. Que demande le peuple ?

Toutefois, l’article du Nouvelliste sur le petit jeu des nominations politiques en Ville de Sion est édifiant, du moins pour l’observateur extérieur. Il faut bien reconnaître que les nominations de ces anciens responsables politiques ressemblent farouchement à certaines nominations de chefs de service à l’Etat du Valais et notables locaux PDC. Ce qui les différencie réside dans le fait, et c’est encore plus pernicieux, que les autres partis en place cautionnent et justifient ce système, dans la mesure où ils peuvent aussi croquer dans le gâteau.

Ces fonctionnements mettent le doigt sur les dérives d’un système où un clan est majoritaire arithmétiquement, qu’il soit démocrate-chrétien ou autre (à Martigny par exemple, c'est le même principe, mais avec le Parti radical). L’exemple de Fribourg est en soi révélateur, car le Canton se porte indiscutablement mieux depuis qu’un seul parti n’est plus majoritaire. Outre le bilan, il s’agit aussi parfois d’envisager d’évaluer le niveau de maturité et de transparence de la démocratie valaisanne. Et il est vrai que les questions institutionnelles n’intéressent pas vraiment la population, pourtant bien des enjeux y résident : quid de ce conseil municipal pléthorique de 15 membres, où le monarque divise pour régner et où la plupart des décisions importantes se prennent à 8 contre 7, par une majorité absolue de représentants du même parti ?

Bien sûr, il ne s’agit pas de péjorer professionnellement les personnes faisant le choix de l’engagement politique, mais comment justifier arithmétiquement la coïncidence suivante : seule une très faible proportion de la population fait partie d’un parti politique et, lors de procédures successives pour l’attribution de postes stratégiques, que cela soit justement systématiquement un responsable politique qui décroche la timbale ?

Aucune grande ville ne connaît cette organisation archaïque. Des solutions existent pourtant pour diminuer drastiquement le nombre de conseillers municipaux (à 5 ou à 7) et permettre un professionnalisme plus grand dans la gestion des dossiers. Il y aurait donc ainsi un nombre restreint de magistrats, qui feraient vraiment de la politique, alors qu’actuellement tout remonte à une personne.

Les seules personnes qui peuvent changer la donne sont évidemment les citoyens sédunois. A eux donc de trancher en décembre 2008.

Norbert Zufferey, ancien Président du PCS