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BernardAttingerUne dernière affiche “libre opinion“ est apparue sur nos murs, juste avant les dernières votations, elle invitait à voter “OUI”. Oui, à quoi : à l’interdiction faite au gouvernement d’informer les électeurs-décideurs.

On ne peut voter qu’en connaissant les différents avis : le pour, le contre. Interdire d’informer c’est agir contre la liberté d’expression, c’est empêcher de se faire une libre opinion. Vouloir museler le Conseil Fédéral est donc en contradiction avec le slogan de l’affiche. Cette dernière au lieu de prôner le OUI aurait, en toute logique, dû inviter à refuser l’initiative “muselière“ !

Par bonheur le peuple, ce dernier week-end, a bien compris l’enjeu puisque, à 74%, il a renvoyé ces “menteurs“.

Ce genre d’affiches, démagogiques ou mensongères, a tendance à se développer et à devenir un moyen d’influencer les votations. On remplace l’information par la propagande en utilisant tous les moyens possibles, sans aucun scrupule. Ce faisant on se moque du citoyen et on le prend pour un crétin mais, cette fois, ça a moins bien marché. Le comble c’est que ce genre de procédés est plus fréquemment utilisé par ceux qui prétendent défendre les droits populaires et se disent les représentants des sentiments profonds de la population.

La liberté d’expression est un droit fondamental, mais chaque droit doit correspondre à des devoirs : celui de l’honnêteté intellectuelle notamment. Il est très difficile de toucher à ce droit sans prendre de grands risques. Il faudrait qu’en matière politique, comme en publicité, on s’accorde sur un code de déontologie.

À défaut d’accord sur ce sujet, et de respect d’un éventuel accord, au lieu d’une initiative contre la propagande gouvernementale il faudrait lancer une initiative contre la publicité et la propagande mensongères. 

Bernard Attinger, PCS