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NorbertZuffereyDepuis des mois, voire des années, le dossier de l’asile est victime de diabolisations et de fabulations des plus diverses. De manière systématique, la population est désinformée et manipulée, au point de favoriser une paranoïa anti-étrangers que d’aucuns n’hésitent pas à attiser et à utiliser à des fins électorales honteuses.

Les requérants d’asile sont des délinquants, nous dit-on. Et pourtant, la très grande majorité des requérants d’asile se conduisent correctement chez nous. Mais il est vrai qu’une minorité ne respecte pas nos règles et qu’il faut la combattre sans failles.

Les personnes demandant l’asile ne le font que pour des raisons économiques, entend-on régulièrement. Si l’on regarde les pays de provenance principaux, ce sont les Balkans, la Turquie (Kurdes) et l’Irak. Ces pays sont indiscutablement en trouble.

Seuls 5 % des requérants sont vraiment des gens qui sont ensuite reconnus et qui méritent d’être protégés, nous dit-on encore. Pourtant, ces dix dernières années, 40 % des requérants d’asile ont été reconnus comme réfugiés ou ont été admis provisoirement.

Les informations fausses sont donc largement admises et ont contribué à développer le sentiment d’insécurité de la population.

Toutefois, il ne faut pas céder à l’angélisme. Il y a en effet des limites à l’accueil dans notre pays : comme le disait Michel Rocard, « nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde ».

Les procédures d’asile, conduites par la Confédération, sont trop longues. Il faut les raccourcir et les simplifier. Les délinquants et les trafiquants doivent être fermement poursuivis, car cette minorité nuit autant à l’ensemble des requérants d’asile qu’à la sécurité de la population.

La gestion du dossier de l’asile est d’une complexité et d’une difficulté extrêmes : d’une part, il faut protéger ceux qui en ont besoin, sans les calomnier et les diffamer ; d’autre part, il s’agit d’appliquer la loi fermement à l’égard de ceux qui ne la respectent pas, en profitant de notre hospitalité.

C’est en ayant ces deux points à l’esprit que peut s’accomplir la tradition humaniste d’accueil et de refuge dont s’honore la Suisse, une tradition qui doit toutefois nous pousser sans hésiter, à l’instar de l’ancien Chancelier de la Confédération François Couchepin, à signer les deux référenda concernant la loi sur l’asile et celle sur les étrangers, dont plusieurs dispositions sont indignes de notre pays.

Norbert Zufferey, Président du PCS
Mars 2006