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NorbertZuffereySchengen est une localité du Luxembourg dont le nom évoque sans doute quelque chose pour vous. En effet, d’ici au 5 juin prochain, nous aurons l’occasion d’en parler, entre fantasmes et réalité autour des conséquences d’une adhésion de la Suisse aux Accords de Schengen et de Dublin. Alors, c’est quoi Schengen ?

Fantasme : la Suisse va être envahie de criminels, sa souveraineté piétinée. Réalité : la mobilité est devenue la règle. Chaque jour, 700'000 personnes et 250'000 véhicules franchissent la frontière suisse. Seuls 3 % des passages à la frontière font aujourd’hui l’objet de contrôles approfondis. Dresser des murs autour de la Suisse, au-delà du côté grotesque, nécessiterait d’engager des armées de douaniers et étoufferait son économie et son tourisme. Réalité : pour éviter que les frontières arrêtent les policiers, mais non les criminels, il s’agit impérativement d’améliorer la collaboration entre polices, puisque seule une collaboration entre polices européennes est efficace. Réalité : avec Schengen, les contrôles de marchandises à la frontière et les contrôles mobiles seront toujours en place. Réalité : les policiers et douaniers suisses auraient accès à une banque de données des personnes et objets recherchés alimentée par des millions d’informations (SIS), qui permettrait d’interpeller très rapidement les criminels. Réalité : Schengen, c’est aussi des règles identiques pour accorder des visas et permettre à un touriste indien ou chinois qui visite la France ou l’Italie, de ne plus devoir demander un visa supplémentaire pour venir en Helvétie.

Fantasme : la Suisse va être envahie de requérants d’asile. Réalité : avec l’Accord de Dublin, les pays européens ont mis en place un principe simple pour gérer les demandes d’asile : le requérant a la garantie d’une procédure d’asile, mais ne peut déposer qu’une seule demande dans un seul pays. Cela devrait donc générer une baisse importante des demandes d’asile en Suisse, pays de second recours potentiel en cas de refus, et donc des dépenses en moins en millions de francs.

Que vous soyez, par fantasme ou par réalisme, pour une adhésion de la Suisse à l’Union européenne – c’est le cas du PCS – ou que vous soyez euro-sceptique, vous pouvez dire OUI aux Accords de Schengen et de Dublin le 5 juin prochain.

Norbert Zufferey, Président du PCS
Mars 2005