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NorbertZuffereyLe 10 décembre 2003, les parlementaires du PDC et du PRD ont majoritairement donné leur voix à Christoph B. pour accéder au Conseil fédéral. Ils étaient aussi très nombreux à avoir écarté la très centriste Christine Beerli au profit de Hans-Rudolf Merz. Il est donc pathétique de voir ces jours ces élus se répandre pour faire part de leurs états d’âme sur la gestion catastrophique par le Conseil fédéral du dossier Swisscom, où l’on s’apprête à vendre les bijoux de famille, qui rapportent des centaines de millions de francs par année à la collectivité. Ceci par idéologie, en simple cohérence avec un discours que personne ne pouvait dire dissimulé. La droite était triomphante, emmenée par Christoph B., authentique patron de cette majorité, avec ses positions néo-libérales en matière économique et ultra-conservatrices sur les questions de société.

Ces parlementaires – les Chevrier, Darbellay, Epiney et Germanier –, s’ils ont bien donné leur voix à Christoph B. et/ou à Hans-Rudolf Merz, seront sans doute interpellés par les citoyens lors de la campagne d’octobre 2007. S’ils ont bien donné leur voix – peu importe les raisons invoquées –, ils auront de fait cautionné l’application d’un programme qui était connu de tous et qui se décline ainsi : privatisation, déréglementation et démantèlement de l’Etat. En outre, ils auront notre compassion : quel angélisme et quel absence de sens politique tout de même de vouloir prendre le pari de mettre le loup dans la bergerie en espérant qu’il bêle comme les moutons.

Au niveau fédéral, ces gesticulations mettent probablement un terme à la formule de gouvernement issue des Fédérales de 2003. De grandes manœuvres de recomposition du paysage politique sont sans doute amenées à être conduites et toucheront inévitablement la politique valaisanne. Il y a indiscutablement une formule politique à reconstruire dans ce pays.

La première solution consiste à maintenir Christoph B. au Gouvernement et à lui permettre ainsi d’achever sa révolution conservatrice et de déployer son action de mise à bas des mécanismes subtils qui ont fait la Suisse comme la collégialité et le consensus. La seconde solution consiste en l’éviction de l’UDC du Conseil fédéral et en une alliance au centre-gauche entre le PDC, le PS, le PRD et les Verts, qui présenteraient un programme commun, se déclinant notamment par une vraie priorité pour la formation/la recherche, par une flexibilisation de l’âge du départ à la retraite, par un rapprochement avec l’Union européenne et par une politique de l’immigration réorientée tenant compte des besoins de la Suisse.

La décision échoit notamment aux représentants valaisans qui seront élus au soir du dimanche 21 octobre 2007. S’ils s’appellent Chevrier, Darbellay, Epiney et Germanier, ils n’ont plus droit à l’erreur !

Norbert Zufferey, président du PCS
Décembre 2005