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NorbertZuffereyLe 25 septembre 2005 est une date décisive pour la Suisse. En effet, la population devra se prononcer sur l’extension de la libre circulation des personnes aux 10 nouveaux pays membres de l’Union européenne (UE). Cette votation est le fruit du référendum de la peur : peur de l’étranger, peur d’une pression sur les salaires, peur de perdre son emploi. Pourtant, le véritable enjeu est bien la poursuite des relations de notre pays avec l’UE dans le cadre des Accords bilatéraux.

Le peuple suisse a dit OUI en mai 2000 à 67 % aux Accords bilatéraux I et donc à la libre circulation des personnes. Depuis, il n’y a pas eu de forte immigration, ni de pression généralisée sur les salaires et les conditions de travail. Avec l’extension aux nouveaux Etats membres, il n’y a pas de changement fondamental (la Suisse maintient jusqu’en 2011 le contrôle des conditions de travail et de salaire ; des contingents empêchent toute immigration importante).

Cette votation est autant l’affaire des employeurs que des syndicats. S’ils veulent profiter de l’extension de la libre circulation, les employeurs doivent montrer leurs responsabilités sociales, en s’engageant publiquement auprès de leur personnel à ne pas baisser les salaires et les conditions de travail. Avec le renforcement des mesures d’accompagnement, les syndicats ont réussi à décrocher des avantages que plusieurs dizaines d’années de combat n’auraient pas permis. Il appartient donc aux leaders syndicaux valaisans de se mouiller pour convaincre leur base, aujourd’hui réservée sur cette question.

Cette extension de la libre circulation suscite des craintes compréhensibles chez les employés : on craint la concurrence pour sa place de travail et la baisse de son salaire ; les avantages de la libre circulation paraissent peu concrets et lointains. L’extension de la libre circulation ne provoquera pas d’immigration importante en Suisse, qui a obtenu une longue phase transitoire. Le potentiel migratoire de ces nouveaux pays est très faible, en raison notamment de leur croissance économique vigoureuse.

Un emploi sur 3 dans notre pays est lié à l’UE. Or, dire non le 25 septembre, c’est remettre en cause l’ensemble des Accords bilatéraux I. Ces derniers forment un tout et l’UE ne peut accepter que la libre circulation ne s’applique qu’aux 15 anciens pays membres, mais pas aux 10 nouveaux. Pourrait-on imaginer que le Conseil fédéral accepte que les Suisses ne soient pas traités de manière égale ?

Notre pays ne peut pas exister seul, tant politiquement qu’économiquement. Alors, n’ayons pas peur !

Norbert Zufferey, Président du Parti chrétien-social
Août 2005