banner sion 1170x270

NorbertZuffereyNous étions nombreux, près des 3/4 des citoyens de ce pays, à nous réveiller avec la gueule de bois le 20 octobre dernier au matin, suite à l’ampleur de la victoire de l’UDC.

Cela dit, il s’agit maintenant de ne pas diaboliser l’UDC et de ne pas jouer les donneurs de leçons, mais au contraire de mettre en lumière, de manière éclatante, les contradictions et les mensonges de ce parti :

  • Défenseur de la classe ouvrière, alors que son programme parle de privatisation, de déréglementation et de démantèlement de l’Etat social ?
  • Défenseur de l’identité de la Suisse contre l’Union européenne et l’étranger en général, alors que son leader, Christoph B., réalise 95 % du chiffre d’affaires de son entreprise à l’extérieur de nos frontières ?
  • Partisan de la lutte contre les abus, quand son vice-président emploie au noir des travailleurs étrangers dans son exploitation agricole ?

Sur ce plan aussi, la Suisse s’européanise, mais pour le pire cette fois, puisque ce tremblement de terre s’inscrit dans le même mouvement de montée de la droite extrême sur le continent. Néanmoins, le message distillé par le quart de la population doit impérativement être entendu et il est nécessaire d’être davantage à l’écoute de ses préoccupations quotidiennes.

Au niveau fédéral, les grandes manœuvres de recomposition du paysage politique ont commencé et toucheront inévitablement la politique valaisanne. Il y a donc une formule politique à reconstruire dans ce pays.

La première solution consiste à intégrer Christoph B. au gouvernement (comme cela a été le cas en Autriche ou en Italie), mais ceci banaliserait le danger des thèses véhiculées par l’UDC et la manière dont ce dernier a manifesté son désir de s’emparer du pouvoir donne peu de gage de son souci de collégialité. L’ultimatum lancé le 19 au soir par la garde rapprochée de Christoph B. à nos représentants à Berne - soit le Zürichois est élu au Conseil fédéral soit l’UDC quitte le Conseil fédéral – indique clairement le fonctionnement de ce type de parti, où le nombre idéal pour décider est un chiffre impair inférieur à 3.

Une seconde solution consiste en l’éviction de l’UDC du Conseil fédéral et en une alliance au centre-gauche entre le PDC, le PS, le PRD et les Verts, qui présenteraient un programme commun, se déclinant notamment par une vraie priorité pour la formation/la recherche, par une flexibilisation de l’âge du départ à la retraite, par un rapprochement avec l’Union européenne et par une politique de l’immigration réorientée tenant compte des besoins de la Suisse.

Aux représentants valaisans élus à Berne de faire le choix pertinent, le 10 décembre prochain lors de l’élection du Conseil fédéral !

Norbert Zufferey
Président du PCS-VS