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LaGriffeBernard AttingerOn voit déjà les communes concédantes frétiller. Les yeux brillants devant le pactole qui va tomber tout cuit dans leurs escarcelles. Ça développe l’imagination ces millions par dizaines, voire par centaines, suivez mon regard vers la vallée du Trient.

On a déjà vu cette commune du Haut-Valais prolonger sa concession et distribuer généreusement 1000 fr. à chaque habitant, ou celles du val d’Anniviers se partager les quelques millions des premiers retours et prolongements pour les dépenser. Une autre dans le val de Bagnes a aussi préféré toucher le fric parce que, de toute façon, l’énergie produite l’était en faveur d’emplois dans le Bas-Valais…

Le vrai problème c’est qu’il faudra choisir entre toucher les tintins ou garder l’électricité, et quand on choisit, on doit renoncer à une des variantes.

Le Shah d’Iran a donné le pétrole de son peuple aux Anglais, contre l’avis de son premier ministre. Il a fallu quelques années pour qu’il comprenne sa douleur et actuellement nous vivons encore les conséquences de son choix.

Chez nous, encaisser le fric, c’est perdre notre pouvoir sur une matière première vitale pour tout le développement du Pays.

Par contre reprendre les concessions à notre compte pose aussi un certain nombre de problèmes : nous allons recevoir des installations vieilles d’un siècle, souvent obsolètes. C’est un peu comme si vous recevez, en cadeau, une maison de 5 appartements, 4 sont pour vous (la partie mouillée) et 1 reste (le réseau de distribution) à l’ancien propriétaire. Vos 4 appartements sont vieux et délabrés et il vous faudra trouver beaucoup d’argent pour pouvoir les remettre aux nouvelles normes et continuer à l’exploiter. Les communes de montagne n’ont pas les moyens financiers pour entreprendre seules de tels travaux, la tentation sera donc très forte de toucher le pactole plutôt que de s’endetter : le choix entre la cigale et la fourmi.

C’est là que la solidarité cantonale, plaine-montagne, doit intervenir. Il faut espérer que la raison triomphe des égoïsmes.

Je fais un rêve : celui d’un Valais solidaire : les communes concédantes renonceraient à leur pactole au nom de l’intérêt cantonal et les non concédantes, les consommatrices, prendraient en charge le financement des remises à jour nécessaire tout en apportant des contributions de compensation aux premières.

Bernard Attinger, P.C.S.