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LaGriffeBernard AttingerConduit par les Américains et les ultra-libéraux du monde, par la grâce du GATT, puis de l’OMC, il a fallu ouvrir les marchés. Ces règles internationales se sont traduites chez nous par 26 lois cantonales et une fédérale sur les « marchés publics ». Dès qu’une commande dépasse un certain montant, on doit passer par un appel d’offres public ouvert à toute la planète, plus moyen de se créer des chasses gardées. Ça c’est pour la théorie car il y a des exceptions « légales » et d’autres « combinardes ». La France s’est bien débrouillée pour ne pas avoir à commander ses TGV à l’étranger, de même qu’EDF reste très franchouillarde.

Dans les règles d’exceptions, officielles, il est prévu que le matériel militaire échappe à ces ouvertures internationales, les raisons en sont assez évidentes, pensez bien que les Américains ne voulaient pas être obligés d’acheter leur matériel de guerre ailleurs que chez eux.

En Suisse, on respecte les accords internationaux, comme toujours, en premiers de classe. On se livre, pieds et poings liés, à la concurrence étrangère. Le cas du couteau suisse, de notre armée, est exemplaire de ce respect des règles internationales au-delà des règles elles-mêmes.

Il s’agissait bien de matériel militaire, puisque ces couteaux étaient destinés à nos soldats (croix-bleus, sans tire-bouchon), ils n’auraient donc pas du faire l’objet d’un appel d’offre international.

Nos chefs militaires, dont l’intelligence, ces temps-ci, n’est plus à démontrer, on fait un excès de zèle en procédant à un appel d’offre international. Ce faisant ils ont pris le risque que les couteaux « suisses » soient fabriqués en Chine ; très malins, non ?

Par bonheur les critères de choix (on sait, encore heureux, comment les définir et les appliquer) ont attribué la médaille d’or à notre « Victorinox » !

On garde nos couteaux et on reste les premiers de la classe, ouf !

Bernard Attinger, PCS