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L'apprentissage

Constat

Une fois de plus, cette année de nombreux jeunes Valaisans connaîtront de grands problèmes sur le marché des places d’apprentissage. Ils auront de la peine, en dépit d’intenses recherches, à trouver une place d’apprentissage dans leur domaine de prédilection. Pourtant, le système suisse de « formation duale » est reconnu comme un excellent système de formation de notre jeunesse aux divers métiers. Le mélange entre formation pratique (en entreprise) et théorique (centre professionnel) donne des résultats intéressants pour l’économie et le CFC a une réelle valeur sur le marché du travail. De plus, des possibilités de poursuivre sa formation au-delà de l’apprentissage rend cette filière encore plus attractive. Toutefois, pour que ce système puisse perdurer, il faut la volonté des entreprises de continuer à former des apprentis.

Un déséquilibre entre l’offre et la demande existe actuellement. Ce déséquilibre s’illustre par le manque d’apprentis dans certains métiers (construction, artisanat, hôtellerie) et un manque de places dans d’autres. Il est fondamental que les associations professionnelles et les partenaires sociaux mettent mieux en valeur la filière de l’apprentissage. A titre d’exemple, avec un financement fédéral, le Canton de Vaud vient de réaliser une expérience originale et concluante, en mandatant un « démarcheur » qui a contacté en 3 mois 800 entreprises pour promouvoir l’apprentissage et les inciter à engager des apprentis, ce qui a débouché sur la création de 80 places.

Les parents ne doivent pas uniquement pousser leurs enfants aux études par méconnaissance des possibilités de la formation duale. La maturité professionnelle est une ouverture incontestable vers « l’Université des métiers ». L’apprentissage n’est donc pas une formation au rabais, mais apporte le savoir-faire nécessaire à l’exercice d’une profession et peut déboucher sur une formation supérieure. Le PCS soutient la création des nouvelles filières, qui complètent l’apprentissage et qui donnent de nouvelles opportunités professionnelles. Les entreprises doivent toutefois ouvrir les possibilités d’avancement (recherche de cadres) aux personnes ayant aussi suivi un apprentissage.

Le PCS déplore que les annonces exigent trop souvent une formation universitaire ou un diplôme d’une haute école pour assumer des responsabilités. Les perspectives limitées de progression dans les professions manuelles ont contribué à dévaloriser les filières de formation professionnelle, au profit des écoles supérieures, générant ainsi du chômage dans certaines branches et du sous-emploi dans d’autres.

Le PCS déplore la mise en place de tests, de surcroît payants, pour les candidats à un apprentissage. N’a-t-on plus confiance en notre école ? Nous dénonçons également les discriminations dont sont victimes au moment de l’embauche les jeunes d’origine étrangère et souhaitons que le principe de nondiscrimination soit appliqué sans failles. En outre, un certain perfectionnisme helvétique au niveau des exigences demandées pour l’engagement d’apprentis par des employeurs potentiels doit absolument être assoupli.

Le PCS demande aux associations patronales de mettre en place des campagnes d’information plus amples en vue de développer les métiers de la construction, de l’artisanat et de l’hôtellerie. Notre économie a besoin de secteurs « équilibrés ». Une économie saine repose sur des branches économiques avec du personnel qualifié, motivé et bien rémunéré. La main-d’oeuvre qualifiée et la "matière grise" sont les véritables richesses de la Suisse et de son économie.

Propositions du PCS

  • Valorisation de l’apprentissage dans les cycles d’orientation et auprès des parents. Promotion de la filière de l’apprentissage par les partenaires sociaux, surtout pour la construction, la restauration et l’hôtellerie.
  • Promotion de la formation en général, de tout apprentissage et tout diplôme, afin d’éviter les jeunes sans projet professionnel et sans formation.
  • Placement d’apprentis sur la base de l’expérience vaudoise, sous la forme d’un mandat donné à un « démarcheur » pour contacter des employeurs potentiels.
  • Mise en application de l’encouragement par le Canton et les communes des entreprises formatrices d’apprentis au niveau des appels d’offres publics.
  • Amélioration des conditions de travail (confort, sécurité et hygiène) dans les métiers de la construction et dans les entreprises en général.
  • Création d’un fonds de solidarité inter-entreprises pour la formation professionnelle, afin que les PME formant des apprentis ne soient pas pénalisées, parce qu’elles doivent assumer seules les coûts de formation.
  • Octroi d’un chèque-formation à toute entreprise qui forme des apprentis depuis cinq ans au moins et qui est prête à en former un plus grand nombre que les années précédentes.
  • Encouragement des initiatives du Canton et des syndicats, afin qu’ils déposent davantage de projets auprès du fonds d’innovation de la Confédération.
  • Promotion des professions atypiques ou libre choix de profession hors des stéréotypes masculin-féminin ("Journée des filles", avec objectif d’élargir les cibles potentiels des jeunes, de donner plus de choix et de motivation pour suivre une formation, aux garçons comme aux filles).

Sion, le 19 janvier 2006