banner-valeurs-formation

Index de l'article

La formation

Les constats

En matière de formation initiale, le Valais peut compter indiscutablement sur des éléments qui remplissent parfaitement leur mission : l’ouverture aux langues et aux techniques d’aujourd’hui dans un large esprit démocratique, la solidité des formations gymnasiales et professionnelles, la multiplicité des choix offerts, la taille humaine des établissements ou encore le maintien des petits enfants dans leur région et dans leur village.

La formation de base est un élément essentiel pour construire ses savoirs. Certains paliers sont en effet indispensables à la construction d’une formation non pas linéaire, mais ouverte, car respectueuse du fait qu’elle n’est pas exclusivement axée sur une somme de savoirs, mais sur des stratégies d’apprentissage en tout premier lieu.

Conçue au départ comme phase de préparation à un métier dans une perspective linéaire de la vie, la formation fait partie intégrante de la vie. Avec l’accélération des progrès techniques et l’informatisation, certains métiers subissent rapidement de profondes mutations, des professions disparaissent, d’autres apparaissent. Seule une formation continue permet aujourd’hui de faire face aux aléas du marché de l’emploi et de s’adapter aux nouvelles données.

La probabilité d’exercer le métier appris tout au long de la vie professionnelle est de plus en plus invraisemblable. Au delà du perfectionnement continu qui permet d’intégrer au fur et à mesure les nouvelles techniques et connaissances, la réorientation professionnelle peut être nécessaire en tout temps.

Enfin, la formation ne se limite plus uniquement à l’acquisition de connaissances utiles à l’exercice d’un métier. Elle est un processus d’apprentissage permanent, dont la finalité est justement la capacité d’apprendre. Le travail devient lui-même un lieu de formation, comme du reste bon nombre d’activités extra-professionnelles.

La formation est donc un processus dont la finalité est désormais la capacité de s’adapter aux aléas de la vie et de changer de cap selon les circonstances. Pour être performant, le système de formation doit donc être organisé de façon à favoriser la formation permanente, le perfectionnement et la réorientation professionnelle.

Les dysfonctions du système de formation

La formation permanente et la formation à la mobilité, indispensables face à l’évolution rapide des professions, sont encore entravées par les dysfonctionnements des systèmes actuels de formation :

  • Le cloisonnement des filières de formation (professionnelle) et la spécialisation précoce entravent les passages d’un système à l’autre et la polyvalence nécessaire à des réorientations en cours de route.
  • Les perspectives limitées de progression dans les professions manuelles ont contribué à dévaloriser les filières de formation professionnelle, au profit des écoles supérieures, générant ainsi du chômage dans certaines branches et du sous-emploi dans d’autres.
  • L’organisation linéaire et verticale des systèmes de formation qui conduisent à un diplôme reconnu prétérite les personnes, mais surtout les femmes, dont le parcours scolaire et professionnel subit des interruptions.
  • Les frais d’écolage des formations complémentaires, auxquels s’ajoutent le coût de la vie et les contraintes de la vie quotidienne (activité professionnelle, famille, etc.), dissuadent souvent les personnes désireuses de se perfectionner ou de se réorienter professionnellement. A défaut d’un système performant de bourses d’études qui favoriserait la reprise d’un nouveau départ ou d’un perfectionnement, l’alternative reste le recours aux prestations et aux offres de l’assurance-chômage.

La réforme des filières de formation

Depuis quelques années, conscientes de ces dysfonctionnements de formation, les autorités fédérales ont entrepris une réforme de l’ensemble des filières de formation post-obligatoires qui :

  • favorise la mobilité, par un système de reconnaissance et d’équivalences entre les diverses filières ;
  • valorise les filières d’apprentissage, en offrant des perspectives de développement et de progression, telles que la maturité professionnelle et l’institution des Hautes Ecoles Spécialisées ;
  • favorise la polyvalence et l’acquisition d’une bonne culture générale, par des troncs communs au départ et une spécialisation intervenant dans un deuxième temps ; spécialisation intervenant dans un deuxième temps ;
  • privilégie les interactions permanentes entre les milieux économiques et les filières de formation ;
  • vise la qualité et la performance, par la création de centres de compétences et un nouveau système de financement axé sur les prestations effectives.

Les propositions du PCS

En matière de scolarité obligatoire, le PCS affirme l’importance de l’Ecole publique, qui apporte à tous et gratuitement ce qui permet à chacun-e de devenir libre, avec une attention particulière pour l’intégration harmonieuse et progressive des enfants de langue ou de culture étrangère, ainsi que des enfants porteurs de handicaps.

Nous défendons le maintien d’une Ecole de qualité, tous degrés confondus, et donc notre souci de ne pas voir prétériter les budgets y relatifs. Nous demandons également aux autorités cantonales d’afficher plus clairement une vision et une volonté politique pour la formation dans les années à venir, en privilégiant par exemple une charte ou une déclaration d’intention pour les 10 prochaines années.

En outre, le Valais doit consolider sa collaboration avec les autres cantons afin d’édifier une Ecole qui partage des valeurs communes fortes, avec une mise en commun des moyens, pour le bien des enfants et des parents.

Pour améliorer la compatibilité entre vie familiale et professionnelle, il faut instaurer des périodes blocs au jardin d’enfants et à l’école. L’exemple du Val d’Anniviers, qui recouvre un enseignement en continu avec repas sur place et cessation de l’enseignement en milieu d’après-midi, est exemplaire à cet égard. Il s’agit donc de repenser différemment la distribution du temps scolaire, pour des motifs pédagogiques et familiaux.

Le nombre de places pour des enfants en âge préscolaire (crèches, mamans de jour) est nettement insuffisant et le prix à payer parfois inabordable. Confédération, cantons et communes, mais aussi l’économie qui en profite grandement – et certains patrons l’ont compris – doivent apporter leur concours à une amélioration de l’offre de structures d’accueil. Les crèches et les structures d’accueil de la petite enfance répondent à un véritable besoin et contribuent notamment à la socialisation des enfants.

Une bonne formation est un atout indispensable pour affronter les aléas de la vie. Par conséquent, les investissements dans la formation sont un investissement dans l’avenir de notre économie.

Etant donné que les entreprises bénéficient directement des investissements publics dans la formation, elles doivent également apporter leur contribution aux efforts des collectivités et des individus. Leurs intérêts à long terme en dépendent ! Le secteur privé doit également être partenaire de la formation, tant au niveau des contenus que des conditions d’acquisition des connaissances.

La main-d’œuvre qualifiée et la « matière grise » sont les véritables richesses de la Suisse et de son économie. La tendance aux restrictions budgétaires des collectivités publiques ne doit en aucun cas prétériter le domaine de la formation. Au contraire, la Confédération et les cantons doivent créer les conditions favorables à :

  • L’augmentation de l’offre de places d’apprentissage en entreprise.
  • La formation permanente des adultes, par des incitations telles que des congés-formation, des bourses et une participation aux frais d’écolage et l’introduction de modules capitalisables, ou d’autres facilités pour la formation en emploi.
  • La valorisation et la reconnaissance des acquis (expérience en entreprise ou formation continue comme éléments novateurs afin de placer un travailleur en position pour affronter une réorientation professionnelle).
  • La reconnaissance des activités formatrices extra-professionnelles.
  • Des modèles de partage du temps de travail et de formation.
  • Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), avec l’enseignement à distance comme autre possibilité de formation.
  • La mise en réseau d’instituts de formation.
  • Le principe de mobilité comme état d’esprit à cultiver au quotidien.

En complément, nous soutenons :

  • La création d’un département de la formation, de la recherche et de l’innovation.
  • La confirmation par le Conseil national de l’enveloppe financière de 21,2 milliards décidée par le Conseil des États le 19 juin dernier octroyée à la formation et à la recherche pour la période 2008 – 2011. Ce montant intègre une progression annuelle de 6%, nettement supérieure au taux annuel de la croissance économique escomptée (autour de 2%). Le financement fédéral atteindra 20% pour la formation professionnelle et pas loin de 50% pour les universités et les Hautes écoles spécialisées (HES), écoles si importantes pour le Valais.
  • La réalisation du projet de coordination HARMOS sans attendre afin de faciliter la mobilité professionnelle liée souvent au bien-être des enfants et des familles.

La formation continue

Constat

L’importance de la formation continue et du perfectionnement professionnel n’est plus à démontrer dans un monde en constante évolution. La période du « diplôme en poche » est révolue. Conçue au départ comme phase de préparation à un métier dans une perspective linéaire de la vie, la formation fait désormais partie intégrante de la vie.

Avec l’accélération des progrès techniques et l’informatisation, certains métiers subissent rapidement de profondes mutations, des professions disparaissent, d’autres apparaissent. Seule une formation continue permet aujourd’hui de faire face aux aléas du marché de l’emploi et de s’adapter aux nouvelles données. Au-delà du perfectionnement continu qui permet d’intégrer au fur et à mesure les nouvelles techniques et connaissances, la réorientation professionnelle peut être nécessaire en tout temps.

Le financement de la formation continue reste encore flou et chaque collaboratrice et collaborateur doit rechercher une solution bilatérale avec son employeur (tout comme pour le temps à disposition pour se former). Finalement, la formation continue dépend grandement de la bonne volonté de l’entreprise.

Le PCS déplore que la formation continue ne soit pas mieux réglée en Suisse. Tout le monde reconnaît son importance dans un pays où la matière grise joue un rôle primordial. L’offre en formation est abondante. L’introduction du label « eduqua » est un bon élément pour le PCS, car il garantit un standard de qualité pour la clientèle.

Les entreprises doivent veiller à développer l’auto-formation à la place de travail, car c’est aussi un excellent moyen de former son personnel sans avoir recours à des intervenants externes (informatique, langues, etc.). Le PCS soutient les rocades internes entre les services (selon les possibilités), car cela donne une vue d’ensemble de l’activité de l’entreprise et développe d’autres compétences chez les collaboratrices et collaborateurs.

Enfin, la formation ne se limite plus uniquement à l’acquisition de connaissances utiles à l’exercice d’un métier. Elle est un processus d’apprentissage permanent, dont la finalité est justement la capacité d’apprendre. Le travail devient luimême un lieu de formation, comme du reste bon nombre d’activités extra-professionnelles. Les investissements dans la formation sont un investissement dans l’avenir de notre économie.

Propositions du PCS

  • Introduction d’une durée de 5 à 10 jours de congé-formation par année dans les conventions collectives de travail (CCT).
  • Mise en place d’un chèque-formation de Fr. 700 par année (mais limité dans le temps) pour les salariés disposant d’un salaire annuel inférieur à Fr. 60'000.
  • Financement de la formation continue et du perfectionnement par les entreprises, au moins à raison de 50% pour le personnel ayant plus de 5 ans dans l’entreprise. Développement de l’auto-formation et des groupes de formation en entreprise. Encouragement aux entreprises à s’investir plus dans la formation continue du personnel, par le biais de rabais fiscaux.
  • Développement de la validation des acquis de l’expérience (par un système de validation cantonal) pour les acquis professionnels et extra-professionnels. Introduction de la certification systématique des activités bénévoles (associatif, sport, politique, culture, etc.).
  • Promotion de la formation continue en général et responsabilisation de chacun-e pour se former continuellement, en vue d’augmenter son « employabilité ». Sensibilisation des chefs d’entreprises, des employés, des syndicats, des enseignants et des étudiants, sur l’importance de la formation continue tout au long de la carrière.
  • Promotion de la notion de gestion de carrière et développement de la formation permanente des adultes, par des incitations telles que, outre le chèque-formation, les congés-formation, les bourses, une participation aux frais d’écolage et l’introduction de modules capitalisables.

 

L'apprentissage

Constat

Une fois de plus, cette année de nombreux jeunes Valaisans connaîtront de grands problèmes sur le marché des places d’apprentissage. Ils auront de la peine, en dépit d’intenses recherches, à trouver une place d’apprentissage dans leur domaine de prédilection. Pourtant, le système suisse de « formation duale » est reconnu comme un excellent système de formation de notre jeunesse aux divers métiers. Le mélange entre formation pratique (en entreprise) et théorique (centre professionnel) donne des résultats intéressants pour l’économie et le CFC a une réelle valeur sur le marché du travail. De plus, des possibilités de poursuivre sa formation au-delà de l’apprentissage rend cette filière encore plus attractive. Toutefois, pour que ce système puisse perdurer, il faut la volonté des entreprises de continuer à former des apprentis.

Un déséquilibre entre l’offre et la demande existe actuellement. Ce déséquilibre s’illustre par le manque d’apprentis dans certains métiers (construction, artisanat, hôtellerie) et un manque de places dans d’autres. Il est fondamental que les associations professionnelles et les partenaires sociaux mettent mieux en valeur la filière de l’apprentissage. A titre d’exemple, avec un financement fédéral, le Canton de Vaud vient de réaliser une expérience originale et concluante, en mandatant un « démarcheur » qui a contacté en 3 mois 800 entreprises pour promouvoir l’apprentissage et les inciter à engager des apprentis, ce qui a débouché sur la création de 80 places.

Les parents ne doivent pas uniquement pousser leurs enfants aux études par méconnaissance des possibilités de la formation duale. La maturité professionnelle est une ouverture incontestable vers « l’Université des métiers ». L’apprentissage n’est donc pas une formation au rabais, mais apporte le savoir-faire nécessaire à l’exercice d’une profession et peut déboucher sur une formation supérieure. Le PCS soutient la création des nouvelles filières, qui complètent l’apprentissage et qui donnent de nouvelles opportunités professionnelles. Les entreprises doivent toutefois ouvrir les possibilités d’avancement (recherche de cadres) aux personnes ayant aussi suivi un apprentissage.

Le PCS déplore que les annonces exigent trop souvent une formation universitaire ou un diplôme d’une haute école pour assumer des responsabilités. Les perspectives limitées de progression dans les professions manuelles ont contribué à dévaloriser les filières de formation professionnelle, au profit des écoles supérieures, générant ainsi du chômage dans certaines branches et du sous-emploi dans d’autres.

Le PCS déplore la mise en place de tests, de surcroît payants, pour les candidats à un apprentissage. N’a-t-on plus confiance en notre école ? Nous dénonçons également les discriminations dont sont victimes au moment de l’embauche les jeunes d’origine étrangère et souhaitons que le principe de nondiscrimination soit appliqué sans failles. En outre, un certain perfectionnisme helvétique au niveau des exigences demandées pour l’engagement d’apprentis par des employeurs potentiels doit absolument être assoupli.

Le PCS demande aux associations patronales de mettre en place des campagnes d’information plus amples en vue de développer les métiers de la construction, de l’artisanat et de l’hôtellerie. Notre économie a besoin de secteurs « équilibrés ». Une économie saine repose sur des branches économiques avec du personnel qualifié, motivé et bien rémunéré. La main-d’oeuvre qualifiée et la "matière grise" sont les véritables richesses de la Suisse et de son économie.

Propositions du PCS

  • Valorisation de l’apprentissage dans les cycles d’orientation et auprès des parents. Promotion de la filière de l’apprentissage par les partenaires sociaux, surtout pour la construction, la restauration et l’hôtellerie.
  • Promotion de la formation en général, de tout apprentissage et tout diplôme, afin d’éviter les jeunes sans projet professionnel et sans formation.
  • Placement d’apprentis sur la base de l’expérience vaudoise, sous la forme d’un mandat donné à un « démarcheur » pour contacter des employeurs potentiels.
  • Mise en application de l’encouragement par le Canton et les communes des entreprises formatrices d’apprentis au niveau des appels d’offres publics.
  • Amélioration des conditions de travail (confort, sécurité et hygiène) dans les métiers de la construction et dans les entreprises en général.
  • Création d’un fonds de solidarité inter-entreprises pour la formation professionnelle, afin que les PME formant des apprentis ne soient pas pénalisées, parce qu’elles doivent assumer seules les coûts de formation.
  • Octroi d’un chèque-formation à toute entreprise qui forme des apprentis depuis cinq ans au moins et qui est prête à en former un plus grand nombre que les années précédentes.
  • Encouragement des initiatives du Canton et des syndicats, afin qu’ils déposent davantage de projets auprès du fonds d’innovation de la Confédération.
  • Promotion des professions atypiques ou libre choix de profession hors des stéréotypes masculin-féminin ("Journée des filles", avec objectif d’élargir les cibles potentiels des jeunes, de donner plus de choix et de motivation pour suivre une formation, aux garçons comme aux filles).

Sion, le 19 janvier 2006