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LaGriffeBernard AttingerAprès avoir abandonné ma voiture sur la route de déviation, je suis descendu entre tes chalets, hauts et sombres, de mélèze et de pierres, pour rejoindre des cœurs meurtris et prier dans ta belle et lumineuse église. Tout y était harmonie et chants, malgré la tristesse de ce soir-là.

En ressortant je suis remonté, dans la pénombre, entre tes authentiques chalets, avec leurs galeries-escaliers latéralement posés et leurs parties amonts en maçonnerie de pierres dépouillées, pour contenir les feux. Leurs fenêtres illuminées éclairaient mon chemin et témoignaient de la vie de leurs résidents, permanents, et de leur adaptation, discrète, au confort moderne.

Evolène : un village qui vit dans ses vieux bois et ses vieilles pierres, sans les chichis du style “néo-kitsch-alpin“, pour touristes, qui pollue nos sites et nos esprits, nous faisant oublier que nos réalités valaisannes étaient, comme ici, sobres et simples, sans balustres, ni dentelles, ni frou-frou.

Evolène : souvenir de mon enfance, avec mon père et mes frères, dans une nuit passée dans un de ces merveilleux hôtels 1900 aux bois de lit et plancher craquant.

Evolène, tu as résisté à ce délire de la croissance qui a amoché tant de nos villages. Maintenant que tu as échappé aux résidences secondaires, sache profiter de ton autenticité, soit en fière et mets la en valeur : c’est ta chance !
Apprends à te regarder, à te redécouvrir telle que tu as été bâtie et préservée.

Bernard Attinger, PC.S