Ils étaient 18’000, à l’aérodrome de Sion, pour aller voir nos bourreaux et pour fêter les 65 ans de notre champ d’aviation. On ne sait pas combien il y avait de sédunois parmi ces visiteurs mais eux n’avaient pas besoin de se déplacer pour jouir du spectacle, sonore.
Parti d’une prairie pour des « merveilleux fous volants » elle en arrive, petit à petit, progrès après progrès, puissance chaque fois augmentée, de plus en plus bruyants, piste goudronnée puis allongée, même vers la ville, avions passant du million aux dizaines puis centaines de millions pièce, à la situation actuelle, celle qui nous fait vibrer de la tête aux pieds. Imaginez que cette évolution se poursuive dans le même trend : joyeuses perspectives pour les fêtes du centième…
Nos pilotes militaires : des sales gamins irresponsables, qui veulent et obtiennent des jouets, de plus en plus puissants et bruyants, qui s’amusent au-dessus de nos têtes, sans aucun égard pour nos oreilles, un peu comme certains motards qui prennent un malin plaisir à faire le plus de bruit possible, parce que cela signe leur puissance, leur virilité. Et leurs chefs qui promettent en établissant des programmes qu’ils sont incapables de faire respecter. On a vu lors de la visite de Samuel Schmid, l’automne dernier, ce FA18 survolant la Planta pour narguer la négociation.
On nous explique que cette aviation est nécessaire pour assurer la surveillance de notre espace aérien. Nous, on constate que le passage des avions de la CIA, sur notre pays pour amener des prisonniers politiques vers ce lieu de non droit qu’est Guantanamo, n’a pas été empêché et personne ne peut garantir que des soldats et armes pour l’Irak ne survolent pas notre neutralité.
La sécurité aérienne ne consisterait-elle pas, plutôt, à mettre les moyens à disposition pour que les avions qui nous survolent se croisent correctement même s’il s’agit d’un avion russe, plein de gamins, et d’un avion du fret ? Quelques heures d’FA18 payeraient certainement les salaires des quelques aiguilleurs du ciel nécessaire à cette vraie sécurité ?
Bernard Attinger, PCS
