Depuis 40 ans, la droite fait son lit sur le dos des étrangers.
Cela a commencé par les initiatives Schwarzenbach : elles luttaient contre l’arrivée des saisonniers italiens ; 9 suisses sur 20 ont voté pour l’expulsion de 300'000 étrangers ! Ils avaient pourtant la même religion que nous et parlaient une de nos langues nationales, mais ces catholiques du sud risquaient déjà de troubler notre équilibre religieux.
Ensuite ça a été la lutte contre les Espagnols puis les Portugais et maintenant contre ceux qui, comme nous, ne sont pas européens.
C’est un fonds de commerce inépuisable, l’UDC l’a très bien compris et son ministre n’a rien fait pour faciliter le renvoi des requérants déboutés…Si le problème était réglé : plus de fonds de commerce…
Il ne faudrait peut-être pas oublier ce que ces boucs émissaires nous ont apporté. Pour Grégory, il n’y aurait ni petite ni grande Dixence ; pour nous tous ni tunnel du Gothard ni du Simplon, ni autoroute. Combien d’entre eux y ont laissé leur vie ?
Sans leur dévouement on pourrait fermer nos hôpitaux et nos EMS et il y a même un secundos qui enseigne l’allemand dans un de nos collèges. Et sur nos alpages : qui gardent nos vaches et fabriquent nos A.O.C. raclettes ?
C’est un peu facile d’oublier tout cela pour ne monter en épingle que les cas indélicats. Nos prisons sont soi-disant pleines d’étrangers. Si on compare les catégories sociales, on a la même proportion de criminalité et on oublie toujours que les “criminels“ suisses sont libérés sous caution car il n’a y a pas risque de fuite tandis que les étrangers attendent leur jugement en tôle…
Et si, au lieu de faire de la haine un sport national(-ist), on se décidait, une fois, de leur dire MERCI, pour tout ce qu’ils ont fait et font encore pour notre Pays.
Bernard Attinger, P.C.S.
