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NorbertZuffereyLa montée récente en puissance du mouvement Ecologie libérale et des nouveaux croisés de l’écologie est à la fois le fruit d’une démarche sincère, mais aussi de calcul électoral. Il est en effet touchant de voir certains élus de droite se découvrir une fibre écologique et virer plus verts que les Verts. Cet engagement politiquement très correct pour le développement durable - dont le PCS parlait déjà dans son programme en 1997 - doit évidemment se traduire par un soutien clair à des propositions et à des projets concrets, sinon cela relève de l’arnaque.

Le concept de développement durable peut être un concept « fourre-tout tarte à la crème », si l’on n’y attache pas une démarche plus concrète et opérationnelle. Cette notion doit en effet se décliner concrètement sur des thèmes et domaines précis. Et là, il y a du travail…

Développer des mesures d’incitation - bien plus efficaces que les interdictions - pour encourager les comportements respectueux de l’environnement. Privilégier un tourisme durable, sur la base d'une offre innovante et variée. Lutter contre les lits froids et l'explosion des résidences secondaires, propices ni au paysage ni aux économies locales dans le long terme (il faut ici saluer le courage politique du Conseiller d’Etat Jean-Michel Cina, dont le moratoire pour 7 communes valaisannes va dans le bon sens). Promouvoir le patrimoine naturel de façon intelligente (à l’exemple du nouveau parc naturel de Finges). Avoir une utilisation durable de l'eau, à l'image de la 3ème correction du Rhône. Donner la priorité à la réduction de la consommation d’énergie et au développement des énergies renouvelables (géothermie, hydraulique, éolienne). Élaborer des plans d'aménagement avant l'implantation d'industries dans une nouvelle zone, pour éviter des résultats anarchiques. Augmenter la part de la mobilité des transports publics, dynamiser l'offre de type Mobility et développer des solutions originales adaptées aux zones périphériques, comme le bus sur appel et les trajets d'écoliers de type "Pédibus".

La Suisse possède des atouts indiscutables dans le domaine des technologies « vertes ». Par des collaborations avec les Hautes Ecoles et les entreprises, il y a là des défis passionnants à relever pour l’avenir et des gisements d’emplois inestimables à explorer.

Pour que le développement durable soit plus qu'une arme de marketing électoral, il faut savoir qu'il exige des changements de mode de vie et de nouvelles manières d'envisager le futur. Il correspond non pas à un retour en arrière, mais à une amélioration de la qualité de vie des citoyens. Il est lié à une croissance qualitative pour tous et tourne le dos à la croissance quantitative pour une minorité.

Norbert Zufferey, ancien Président du PCS
Septembre 2007