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HerveRohC’est étrange comme en période de campagne électorale, les partis se rappellent au bon souvenir de la famille. Les états-majors rivalisent d’ingéniosité pour émettre des réflexions stratosphériques sur le problème de la dénatalité et les remèdes à y apporter. C’est qu’il y a des voix à prendre et qu’il vaut mieux mettre ces chères familles de son côté…

Pourtant, quand on regarde la réalité de près, le constat est plutôt sombre, tant il est vrai que la politique familiale, hors période électorale, est rangée au plus profond des tiroirs et qu’elle n’intéresse vraiment que les femmes et les hommes qui partagent le bonheur d’élever et d’éduquer des enfants, mais qui sont aussi confrontés au jour le jour aux difficultés de cette tâche.

Prenons l’exemple du Valais, où le PDC, qui se veut le champion de la famille, est majoritaire depuis… toujours. La famille tient le premier rang des priorités dans le programme du PDCVr et elle semble promise à toutes les attentions. L’encouragement des mesures favorisant la natalité et l’accueil d’enfants, ainsi que la valorisation sociale et économique de l’engagement du conjoint au foyer sont deux des idées phares préconisées par ce parti. Super ! Mais si on analyse les faits, il faut bien constater que ces propositions sont malheureusement restées au stade de l’idée digne d’intérêt. Et c’est tout ! Et c’est dommage, car le PDC, avec sa majorité confortable, aurait pu et même aurait dû faire davantage pour les familles.

Le Valais offre certes des allocations familiales supérieures à la moyenne suisse, mais c’est l’oasis qui cache le désert. Pour le reste, c’est zéro ou presque ! Trouver une crèche pour un ou plusieurs enfants, qui plus est à un coût raisonnable : mission impossible. Organiser son emploi du temps professionnel lorsque plusieurs enfants sont en âge de scolarité, avec des horaires différents : un vrai casse-tête chinois. Trouver une solution pour que les enfants puissent être pris en charge pour le repas de midi, lorsque les  parents travaillent : à s’arracher les cheveux. Offrir des loisirs à une famille de 3 enfants et plus, quand la majorité des activités de détente est standardisée pour 2 enfants : un luxe. Accueillir un 3ème, puis un 4ème enfant : merci à la LCR (Loi sur la circulation routière), qui pense à vous et vous rappelle les règles de sécurité élémentaires, avec, pour corollaire, l’acquisition inévitable d’un véhicule de type monospace, au prix adapté au nombre de places. Et ce ne sont-là que quelques réflexions tirées des soucis quotidiens d’une famille de 4 enfants.

Il est grand temps de cesser de coucher sur papier des propositions, mais d’agir et vite, car les familles de ce pays ont besoin d’un soutien concret et efficace. Et la Suisse a plus que jamais besoin des familles pour assurer son avenir. Il est aussi venu le temps de prendre en considération tous les types d’organisations familiales actuelles et ne plus focaliser la réflexion sur le modèle traditionnel « papa au boulot, maman au fourneau ».

Alors, Mmes et MM. les champions de la politique familiale, je vous conseille de changer de discipline ou, alors, peut-être, de mettre en application les idées à la fois simples et cohérentes du parti chrétien social. Ce parti qui ne propose rien, comme le disait très amicalement un courageux internaute anonyme en commentaire à l’une de mes précédentes interventions sur le site www.monelection.ch, présente un projet de politique familiale actuel et ambitieux, détaillé sur le site du PCS. Bonne lecture…

Hervé Roh
Candidat au Conseil national