banner sion 1170x270

HerveRohLa sécurité est un thème qui s’invite de manière récurrente dans les débats électoraux. Personne n’entend contester qu’il en soit ainsi, puisque vivre en sécurité est un droit fondamental du Citoyen, qu’il appartient à l’Etat de garantir prioritairement.

Les partis de droite – et la droite nationaliste en particulier – en font leur leitmotiv politique et ne sont jamais avares de solutions pour juguler l’accroissement de la criminalité et de la violence. Et d’appeler à des normes pénales plus sévères, à une application plus stricte du droit, à davantage de présence policière…

Je ne suis formellement pas opposé à ces propositions, qui paraissent empreintes de bon sens. Je m’étonne cependant que l’on ne s’attache jamais à identifier les causes de cette délinquance qui ne cesse de progresser et à chercher les remèdes qui permettraient de guérir ce mal qui ronge notre société avant qu’il ne se déclare ou qu’il n’ait essaimé partout. Est-ce par manque de courage politique ? Est-ce par défaut de réalisme ou par volonté populiste ? A vous de juger.

Et si l’on parlait de la société à deux vitesses ? Et si l’on parlait de l’émergence du phénomène des « workings poors » ? Et si l’on parlait des enfants abandonnés à la loi de la rue par une politique familiale inexistante ? Et si l’on parlait des déséquilibres entre pays riches et pauvres ? Et si l’on parlait de l’inégalité face à la Justice entre délinquants en col bleu et en col blanc ? Et si l'on parlait de l'absence d'espoir ou de la désillusion, qui ne sont, pour certains, que les seules fenêtres ouvertes sur l'avenir ? Et ce ne sont-là que quelques uns des phénomènes qui mériteraient davantage d’intérêt politique.

Je suis intimement convaincu que l’on ne fera pas l’économie d’un débat de fond sur les problèmes sociaux à l’origine d’une grande partie de la délinquance que l’on connaît aujourd’hui. Et ce n’est ni le durcissement de nos lois, ni la fermeture des frontières, ni même la peur du gendarme qui la feront à long terme régresser.

A l’instar du bon peuple chinois, dont la sagesse n’en finit pas de m’émerveiller et qui change de médecin lorsqu’il tombe malade, je crois que si l’on tient à maintenir notre sécurité, il est temps de consulter d’autres docteurs que ceux qui prétendent détenir la vérité en la matière.

Hervé Roh
Candidat au Conseil national