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NorbertZuffereyAu moment où la Convention européenne s'est penchée sur l'avenir du continent, il est paradoxalement politiquement incorrect en Suisse de rappeler les arguments qui plaident en faveur d'une adhésion de notre pays à l'Union européenne. Et pourtant, ce dossier est sans doute le plus important qui nous attendent dans les années à venir...

Des réponses efficaces aux problèmes actuels passent par un changement d'échelle au niveau politique, un processus équivalent s'étant déjà produit en Suisse en 1848, lorsque les cantons ont accepté de transférer de nombreuses compétences à la Confédération. Nos pays sont en effet trop petits pour pouvoir défendre seuls leur autonomie et leur prospérité.

Afin de pouvoir exercer une influence sur les décisions nous concernant au quotidien, nous devons être présents dans l'Union européenne. Par bon sens, il est dans notre intérêt de pouvoir agir directement où les décisions se prennent.

Les opposants à la construction européenne pérorent, en brandissant le spectre de la perte de souveraineté. Mais enfin, à quoi bon pouvoir décider soi-même « dans son coin », si cela ne permet plus d'apporter des réponses efficaces aux problèmes des gens ?

Financièrement, reconnaissons que la Suisse verserait plus à l'Union européenne qu'elle n'en retirerait. Toutefois, elle bénéficierait de l'accès au grand marché et aux programmes de recherche orientés vers l'avenir.

L'adhésion à l'Europe – qui a été lors de ces cinquante-cinq dernières années un espace de paix et de prospérité – n'est pas seulement une affaire de calcul : nos pays sont dépendants les uns des autres et partagent des valeurs communes. La construction européenne constitue un projet fédérateur et mobilisateur, et une aventure collective à partager.

Bien sûr, l'Europe actuelle est perfectible et devra notamment se démocratiser. Il est également clair que la majorité de la population n'est pas encore prête pour une adhésion. Les intérêts de la Suisse ne doivent cependant plus être défendus par une attitude passive et réservée.

Pour commencer, il faut soutenir la mise en œuvre des premiers accords bilatéraux et l'extension de l'accord de libre circulation des personnes aux 10 pays de l'Est qui intègrent actuellement l'Union. Mais, à plus long terme, notre pays devra adhérer à l'Union européenne, ce qui n'est pas incompatible avec la neutralité et ce qui n'entraînera pas d'invasion de demandeurs d'emploi.

Faisons donc le choix européen, car c'est en tant que membre de l'Union que notre pays sera le mieux à même de faire valoir efficacement sa souveraineté politique, ses intérêts et ses valeurs.

Norbert Zufferey
Président du Parti Chrétien-Social