banner sion 1170x270

NorbertZufferey« Le Valais, réserve d'Indiens », voilà la fameuse image que s'est longtemps donnée à l'extérieur le Vieux-Pays, dont les Confédérés connaissaient les vins et les supporters rouges et blancs scandant « FC Sion, champion ». Une réserve dont les habitants, protégés derrière leurs montagnes, défiaient le pouvoir centralisateur de Berne et dont les élites étaient hostiles à toute influence extérieure. Ce Valais, un peu cliché, a longtemps semblé à l'abri de la modernité.

Depuis quelques années néanmoins, la plupart des repères constitutifs de l'identité valaisanne ont été mis à mal. Le Nouvelliste ne dit plus le Bien et le Mal, mais s'est ouvert au pluralisme. Le FC Sion agonise et n'est plus ce ferment réunissant le Haut et le Bas Valais. Politiquement, le Canton a donné successivement des signes d'ouverture et des indices de fermeture, mais il demeure qu'il n'est foncièrement pas bon que la majorité politique soit dans les mains des mêmes personnes. La perspective des JO amène le Valais à se soucier de développement durable, mais des petits roitelets locaux bétonnent nos stations et salissent nos montagnes.

C'est ce Valais contrasté et à la croisée des chemins qu'observent de l'extérieur des Valaisan-ne-s hors Canton, souvent avec le regard lucide mais bienveillant que peuvent avoir les membres d'une même famille.

Une étude récente du Groupement suisse pour les régions de montagne a présenté des conclusions qui devraient nous interpeller sur cette diaspora :

  1. Les régions de montagne sont fortement affectées par l'exode de personnes qualifiées et en Valais cette fuite de cerveaux est très marquée.
  2. Suite à ce phénomène, les cantons de montagne perdent chaque année plusieurs dizaines de millions de frs investis dans la formation et sous forme de diminution des recettes fiscales et de la consommation.
  3. Une des raisons est le manque de perspectives professionnelles.
  4. La plupart de ces personnes concernées seraient prêts à revenir.

En pouvant mettre à disposition leurs compétences, ces expatrié-e-s attendent sans doute des responsables politiques cantonaux la présentation d'une stratégie de développement à long terme. Le Canton devrait orienter son économie et sa politique de formation, afin de pouvoir intégrer ces personnes qualifiées, en incitant à la création de places de travail attractives. Il revient donc à nos autorités d'encourager les processus d'innovation, de transfert de technologies et d'échanges entre la recherche et les entreprises, ainsi que de créer des réseaux de coopération et de compétences. Sauront-elles relever le gant ?

Norbert Zufferey
Président du Parti Chrétien-Social