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Le 14 juin nous votons pour modifier l’article 119 de la Constitution qui concerne la procréation médicalement assistée et les procédures de la fécondation in vitro (FIV). Notre loi Suisse de 1998 est parmi les plus restrictives d’Europe : elle interdit le don d’ovule, le don d’embryon, les mères porteuses, le clonage et toute manipulation génétique. De fait, cette loi exclut deux procédés importants : la conservation d’embryons et le dépistage de maladies génétiques graves.

Il s’agit de rectifier ces deux aspects, car ce sont des entraves sévères pour les traitements réservés aux couples ne pouvant concevoir d’enfant sans l’aide de la médecine. Le parcours de ces couples est pénible, et les traitements hormonaux que doit suivre la femme ne sont pas sans souffrances. La loi actuelle fixe une limite de 3 ovules imprégnés qui peuvent être replacés dans le corps de la femme – alors qu’en moyenne, seul un embryon sur six pourra donner un fœtus viable. Or, une femme sous traitement hormonal peut donner un prélèvement de 6 à 15 ovules. Toutefois, dès le premier jour de la fécondation, le médecin doit sélectionner 3 ovules imprégnés – sans pouvoir évaluer leur développement. Cela équivaut à un choix au hasard ! Pour ce qui est des ovules surnuméraires, il est malheureusement interdit de les préserver au stade d’embryon.

La modification constitutionnelle permettra de lever cette limite arbitraire de 3 ovules développés, et de pouvoir congeler les embryons surnuméraires. En laissant évoluer les embryons pendant 4 jours (pour atteindre un stade de 16 à 32 cellules) le médecin pourra observer leur viabilité. Car la nature s’impose et fait son tri : dès les premiers jours, 50% à 70% de ces embryons vont dégénérer pour des causes entièrement naturelles.

En deuxième lieu, il s’agit de permettre au jour 5 le diagnostic préimplantatoire (DPI). Ce test serait autorisé par la nouvelle loi uniquement pour des couples porteurs d’une maladie génétique grave, ou pour des couples stériles. Dans ce dernier cas, il s’agit uniquement d’éviter que l’on implante un embryon atteint d’une anomalie chromosomique qui pourrait entraver son développement.

Pratiqué dans le reste de l’Europe depuis plus de 20 ans, ce test permet d’éviter de nombreuses grossesses à risque, de fausses couches, et des avortements. On estime que le DPI pourrait concerner 50 à 100 couples par année pour la transmission de maladies génétiques graves, et dans le cas des anomalies chromosomiques, quelques centaines de couples. Rappelons que le diagnostic prénatal est autorisé pour toutes les grossesses normales, mais qu’il ne se fait qu’après 11 semaines de gestation. Imaginons la souffrance du couple ayant suivi le parcours de la FIV, et qui découvre en cours du troisième mois de grossesse que le fœtus est atteint d’une maladie grave et incurable.

Comme pour tout couple, la décision de poursuivre ou non leur appartient. Mais il est foncièrement injuste d’imposer ce dilemme aux couples ayant déjà subi les traitements de la FIV, quand la médecine peut aujourd’hui leur éviter cette souffrance.

Le développement des embryons jusqu’au stade du 5ème jour permettra de laisser la nature faire son tri, de faire un DPI si nécessaire, et finalement de ne réimplanter qu’un seul embryon à la fois. Il en résultera un meilleur taux de réussite et à moindre coût, moins de grossesses multiples (à risque pour la mère et l’enfant), et moins d’interruptions de grossesse. S’il reste des embryons, ils pourront être préservés pour un deuxième projet d’enfant, si le couple le désire, sans devoir recommencer des traitements lourds et onéreux.

Votons oui à cette modification constitutionnelle, et adhérons à une réglementation moderne et stricte, mais qui respecte le choix des couples en mal d’enfant.

 

 

La coalition de femmes valaisannes qui disent « oui » au DPI :  Denyse Betchov Gabioud, Roxanne d’Avila Mittaz, Maryline Morard, Iris Kündig Stoessel, Sonia Z’graggen-­‐Salamin, Céline Lugon, Marcelle Monnet-­Terrettaz, Eliane Launaz Perrin, Jacqueline Détraz-­Méroz, Patricia Casays, Isabelle Darbellay Métrailler, Huguette Bérard.

 

Sur ce thème, voir également :
- le débat Canal 9
- le texte d'Eliane Launaz Perrin