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NorbertZuffereyQuelle mouche a donc piqué le Conseiller d’Etat Wilhelm Schnyder, en citant en commission du Grand Conseil la suppression du Bureau de l’égalité comme mesure potentielle d’économies ? Clairement, à un moment où la situation des finances cantonales et fédérales doit imposer des choix et des priorités, aucune proposition ne doit être taboue.

Alors, raisonnablement, quel est le bilan d’activités de ce Bureau et quelle est sa raison d’être ?

Au niveau suisse, le Valais est avant-avant-dernier pour la représentation des femmes au Grand Conseil et un des six derniers sans Conseillère d’Etat. En outre, il n’y pas de femmes au sein de la députation fédérale.

Toutes les personnes de bonne volonté peuvent également reconnaître qu’en matière de formation, de différences salariales, de représentation féminine à des postes à responsabilités, mais aussi de violence conjugale, il reste énormément de travail à mener. En résumé, l’Office fédéral de la statistique conclut dans un de ses rapports que l’égalité en Suisse, loin d’être une réalité, n’avance plus !

Au regard de son enveloppe budgétaire de 500'000 frs annuels (à ramener au total du budget cantonal), le Bureau de l’égalité a récemment contribué à plusieurs actions concrètes : mise en exergue des entreprises et institutions s’engageant en matière d’égalité ou d’aide à la conciliation famille-travail, étude sur les retombées financières des structures d’accueil (et oui, chers membres des partis de droite, cela rapporte !) ou encore promotion auprès des jeunes filles de formations traditionnellement réservées aux mâles.

Le maintien de cet organe constitue donc un investissement positif et une décision politique plus que jamais pertinente, à un moment où l’assurance-maternité n’existe toujours pas et où on exige une augmentation de l’âge de la retraite.

La levée de boucliers engendrée par cette proposition est tout d’abord un signe salutaire et les femmes de ce canton, finalement numériquement majoritaires, sont amenées à se mobiliser, notamment politiquement. Laissons néanmoins cette proposition de supprimer le Bureau de l’égalité au parti d’Oskar F., qui défend une vision de la société et une répartition des tâches hommes-femmes bien déterminées : toutes les femmes à la maison, pas d’assurance-maternité et pas de crèches.

Avec un peu d’imagination et de volonté politique, d’autres pistes de réflexion existent et ont pour noms : excès du régionalisme, fiscalité cantonale repensée ou encore refus du paquet fiscal en mai prochain, qui peut faire perdre au Canton et aux communes plusieurs dizaines de millions de francs. Le PCS s’y emploiera !

Norbert Zufferey, président du Parti Chrétien-Social
Février 2004