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LePeupleAnnickClercBerodL’usage de données chiffrées s’est largement répandu dans notre société et le recours aux statistiques afin de produire de l’information devient toujours plus grand. Les statistiques sont partout: elles sont utilisées pour décrire des populations, pour connaître et analyser des phénomènes, pour s’affronter dans des débats, pour sonder l’opinion des gens (ce dont les médias raffolent…), etc.

Le principal problème avec les statistiques, c’est qu’il est facile de les faire mentir. Ainsi Mark Twain affirmait: «Il y a trois sortes de mensonges: les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. » Et Winston Churchill ironisait: «Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées».

La statistique est une branche puissante des mathématiques qui, même si elle n'est pas dénuée de fantaisie, exige de la rigueur dans l'établissement des chiffres, dans leur interprétation et leur utilisation. Ces chiffres reposent souvent sur des hypothèses ou s'appuient sur des modèles simplificateurs de la réalité. Ils ont ainsi un aspect réducteur, et des mauvaises interprétations, des conclusions hâtives surgissent lorsqu’ils sont exploités sans le sérieux nécessaire.
Laissés dans des mains sans scrupules, ils peuvent alors donner des informations travestissant la réalité, biaisant l'argumentation et trompant le public, comme cela arrive parfois en politique.

Ici, un bon exemple a été donné par l'UDC suisse qui, dans sa stigmatisation de l'étranger, a souvent présenté de façon trompeuse des statistiques. Face à la prolifération de chiffres, il devient donc indispensable d’apprendre à s’affranchir des préjugés et à vérifier la validité des informations qui nous sont transmises. Il faut rendre les citoyens plus critiques.

Heureusement, il existe une meilleure façon de faire mentir les statistiques qui ne passe pas par la manipulation ou le trucage: celle qui consiste à vouloir comprendre sérieusement la réalité traduite dans les chiffres fournis afin de pouvoir travailler à l’améliorer. Par exemple, la statistique nous rappelle que la part globale des femmes dans les parlements cantonaux de notre pays ne décolle pas depuis 25 ans, oscillant autour de 25%. Et le Valais est à la traîne avec désormais un maigre 16% (même si dans la députation AdG, c’est beaucoup mieux avec 33%). Voilà donc des chiffres tout simples qui donnent à réfléchir et demandent à agir.

Dans le but de faire évoluer positivement la situation des femmes dans notre canton, travaillons à faire mentir ces statistiques!

Annick Clerc Bérod,
Députée-suppléante PCS