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BernardBriguetCONTEXTE ÉCONOMIQUE

Le marché du travail est très exigeant depuis plusieurs années. Malgré un taux de chômage relativement modeste en comparaison internationale, l’accès à une place de travail reste un exercice très difficile. Ces dernières années, de nombreux emplois ont été démantelés ou délocalisés. Il manque des places d’apprentissage dans de nombreux secteurs, les places de stage sont difficiles à trouver, tout comme les petits boulots pour les étudiants durant la pause estivale ! Aussi bien pour les jeunes, que pour les quadras ou les quinquas, trouver ou retrouver un emploi n’est pas chose aisée malgré les quelques signaux positifs qui nous sont annoncés. Les entreprises ne jouent plus assez leur rôle social. Si les accidents professionnels ont diminué, les maladies professionnelles ont augmenté : burn-out, stress, dépression. Cela coûte très cher à la société.

LE MARCHÉ DU TRAVAIL ET SES EXIGENCES

Très souvent, les entreprises recherchent le « mouton à 5 pattes ». Jamais, le processus de sélection n’a été aussi difficile. Pour chaque place quelque peu intéressante, les employeurs reçoivent entre 100 et 150 dossiers de candidatures ! D'ailleurs de nombreux Valaisannes et Valaisans quittent notre canton pour faire carrière ! Il faut un solide dossier, d’excellentes références, une présentation impeccable, voire un solide soutien, pour réussir son engagement. Tous les jours, des cours sont donnés aux chômeurs pour savoir comment peaufiner leur dossier, se préparer à répondre aux questions, savoir comment se tenir, s’habiller, etc. A la moindre faille, (une photo oubliée, une faute d’orthographe) et votre dossier est écarté. L’entretien d’embauche doit friser la perfection !

De nombreuses personnes bien formées, motivées et en excellente forme ne trouvent pas d’emploi !

RÉINTÉGRATION DES PERSONNES HANDICAPÉES

Vouloir réintégrer les personnes handicapées me semble être une excellente mesure. Toutefois, pour que cette volonté soit réalisable, il faut une forte sensibilisation des milieux économiques. Nous constatons actuellement une sorte de perte de la « conscience sociale » des entreprises. Autrefois, nous trouvions des personnes avec des problèmes physiques à l’Alusuisse pour ne prendre que cet exemple. Des petits boulots étaient confiés à des personnes avec handicap ou peu formées. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Chaque poste doit être rentable. On va plutôt dans l’autre sens, c’est-à-dire : on résilie un contrat de travail lorsqu’il y a usure ou handicap physique. Combien d’artisans, de maçons ne terminent pas leur carrière ? Combien de cadres sont éjectés de leur emploi ou mis sur une voie de garage suite à une forte dépression, à un burn-out ! En France, les entreprises d’une certaine importance ont l’obligation légale d’engager un pourcentage de personnes handicapées. C’est pour ces différentes raisons que nous pensons que la 5ème révision de l’AI ne permet pas d’atteindre les objectifs qu’elle se fixe dans le domaine de la réintégration.

Bernard Briguet
Vice-Président du PCS Valais