Depuis 2014 environ, les médias enchaînent les images terribles de personnes fuyant des conflits, la misère et/ou les catastrophes naturelles. Ce que l’on appelle aujourd’hui « crise des migrants » nous a été montré par des images terribles de masses humaines se déplaçant sur le continent à la recherche de sécurité et, si la chance peut s’en mêler, d’une vie meilleure. En d’autres mots, la misère qui a si longtemps été cachée nous revient en pleine face, entraînée par une terrible guerre. Des millions d’êtres humains sont en fuite à la recherche du droit de vivre, simplement.
Face à une telle horreur, quelles réponses ? Au-delà des médias couvrant la plupart du temps le sensationnel, les attitudes ont bien évolué : dans un premier temps, certains pays, notamment l’Allemagne et la Suède, semblaient avoir une attitude d’ouverture et d’accueil face à ce flot de gens dans le besoin. Puis, petit à petit, de scandale en scandale et de pression en pression de la droite (extrême ou non), tout a changé : l’on se retrouve aujourd’hui avec un accord passé entre l’Union Européenne et l’autocrate Erdogan afin d’entasser les nouveaux arrivants en Europe dans des camps (rien que ce mot devrait nous faire frémir) en Grèce avant de les renvoyer par bateaux en Turquie, pays débordé et peu stable.
Quid de la Suisse ? Les dernières élections ont renforcé le pouvoir de la droite sur la politique, amenant la gauche à devoir se battre pour la réforme de la loi sur l’asile, qui était pourtant très sévère, par crainte de voir cette réforme encore se durcir si elle devait repasser devant le Parlement. En Suisse, le débat semble dominé par un parti de droite populiste hostile à tout requérant d’asile. L’on ne parle pas d’humains en fuite, mais de migrants. Il est grand temps que la gauche se réengage dans ce débat, rappelle que ces gens fuient des guerres et des persécutions, qu’ils mourraient si l’on ne les accueillait et que l’on se batte pour une politique plus ouverte. Depuis un mois, notre frontière est bloquée au sud, des gens s’entassent dans un parc italien et l’on en arrive à renvoyer même des mineurs, donc des enfants! Face à ce scandale, battons-nous pour la dignité de ces personnes contre des discours populistes et nauséeux trop souvent prononcés.
Marc Saudan, Jeunes Centre Gauche-PCS
