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Membre du Gouvernement ou militant politique ? Cette question, telle que formulée par la Walliser Bote samedi passé, mériterait d'être adressée à l'intéressé.

Un jour il mobilise les ressources de l'Etat, c'est-à-dire nos impôts, pour distribuer des invitations à une soirée de propagande organisée par son communiquant Slobodan Despot et, quelques jours plus tard, s'insurge en criant à l'ingérence contre l'utilisation par le Parti Socialiste français de canaux électroniques officiels pour encourager les Français de Suisse à refuser l'initiative de l'UDC. Au-delà de cette incohérence, il faut signaler que le destinataire de la lettre en question est François Hollande, président de la République française, lequel n'a évidemment rien à voir avec l'envoi du PS français. Ou comment condamner l'ingérence par un acte… d'ingérence.

Le coup médiatique est réussi et il conviendrait peut-être de refuser de jouer ce jeu-là en l'ignorant. Cependant, en utilisant le papier officiel à en-tête, c'est l'Etat du Valais dans son ensemble qui est engagé et l'image de l'institution qui est ridiculisée. Ce cas de figure est d'ailleurs probablement une première dans l'histoire du canton : au lieu d'organiser une conférence de presse pour exprimer une position collégialement, un ministre adresse personnellement (mais au nom de l'Etat) une lettre ouverte au président d'un pays voisin.

Centre Gauche-PCS considère cette lettre comme une rupture de collégialité du Conseil d’Etat. Ses quatre collègues se trouvent face à un dilemme cornélien. Ils ne peuvent pas dénoncer l’auteur de cette basse stratégie de politique politicienne, mais ne peuvent, du moins espérons-le, pas cautionner une telle missive. Centre Gauche-PCS ne peut que condamner ces méthodes et rappeler le Chef du Département de la Formation et de la Sécurité à ses prérogatives. M. Freysinger a visiblement oublié qu'il n'a pas été élu Conseiller fédéral et que les questions de politique étrangère ne sont pas de son ressort.