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En réponse à un postulat urgent du PDC du Centre déposé lors de la session de juin du Grand Conseil, la députée-suppléante Marie-Paul Bender a défendu une position humaniste de la question de l'accueil des réfugiés. Voici le texte de son intervention.

Réponse au postulat P 2.0145 « Réfugiés, pourquoi au cœur des villes »
vendredi 17 juin 2016

Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat,
Chères et chers collègues,
Pourquoi au cœur des villes ?
Si j’étais diplomate, je rappellerais la tradition humanitaire de la Suisse et le droit des peuples à la dignité. Mais nous ne sommes pas à l’ONU !
Si j’étais curé, je dirais qu’il ne suffit de défiler à la Fête-Dieu pour véhiculer les valeurs chrétiennes et je parlerais de sapins de Noël et du Petit Jésus, Nazaréen, certainement basané. Mais nous ne sommes pas à l’église !
Si j’étais utopique, je dirai pourquoi dans un abri PC et pas dans un logement adapté ? Mais je suis au Parlement valaisan et je m’adresse à vous chers collègues.
A la question pourquoi au cœur des villes, on pourrait opposer la solution proposée par ce Postulat « Pourquoi en zone périphérique » ? Ils font du bruit ? Ils sont méchants ? Ils ne font pas joli dans le paysage ? Ils bousculent votre confort ? Ils chahutent votre conscience ? Qu’ont-ils de si effrayants qu’il faille les traiter comme des chiens errants, alors que même les chiens sont au cœur de nos villes. Où aurait dû être accueilli le petit Aylan, mort sur une plage de Turquie ?
- En zone périphérique ?
Où doivent être accueillis les échappés de l’Etat Islamique, les fuyards des bombardements du régime syrien, les êtres humains qui ont tout perdu ?
- Le plus loin possible de notre vue ?

Le choix d’utiliser - éventuellement - les abris PC de la ville de Sion est une solution temporaire qui répond à une situation d’urgence. Si, en 48h, un afflux massif de réfugiés devait nous envahir, les abris PC seraient ouverts uniquement pour la nuit, et pour une courte période. Vous pouvez trouver ces informations sur le site de l’Etat du Valais, communiqué du 4 décembre 2015.

De toutes façons, si le Grand Conseil devait se prononcer à chaque fois sur l’emplacement des lieux d’accueil, ce serait ni en ville, ni à la campagne, ni à la colonie, ni nulle part. Le canton du Valais a pratiqué jusqu’à aujourd’hui une politique d’asile performante. Grâce à son choix d’intégration,  à ses programmes de cours de langues et de formation, aucun problème n’a été à déplorer.
Intégrer les réfugiés, c’est le choix le plus sûr d’éviter des problèmes futurs. Intégrer les réfugiés, c’est éviter de les avoir à l’aide sociale plus tard. Intégrer les réfugiés, c’est faire un pari sur l’avenir.
Dans cette salle du Casino, je vous invite donc à miser sur l’intégration, la dignité, l’humanité et de continuer de crier "Embolo ! Embolo !" aux bords des stades.

Merci de refuser ce postulat !

Marie-Paul Bender
Députée suppléante ADG-LA