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RaymondBorgeatAvec son slogan « Valais Autrement », le centre-gauche et la gauche osent une critique constructive de la politique valaisanne. Ce slogan ne signifie pas qu'il faut rayer de l'Histoire tout ce qui a été réalisé jusqu'à aujourd'hui. Au contraire, nous devons être capables de regarder notre passé, non pas pour nous satisfaire des solutions trouvées, mais pour chercher les inspirations pour planifier l'avenir.

Le Valais Autrement, c'est celui qui évolue, pas celui qui se marginalise. Le risque de transformer notre canton en une réserve d'Indiens est double : les Valaisans veulent se démarquer des autres Confédérés, et ces derniers souhaitent égoïstement maintenir pour eux un espace où il fait bon vivre. Les résultats de la votation sur la Lex Weber contiennent cette dualité.

La campagne de la LAT fournit également son lot d'auto-marginalisation. Si généralement on s'accorde sur les très importants risques financiers que cette loi fait courir aux Valaisans, trop de personnes refusent d'analyser objectivement le passé.

Si la Lex Weber et la LAT contribuent à la création d'une réserve d'Indiens valaisans, nous devons, dès aujourd'hui, être proactifs dans le cadre des réflexions pour le renouvellement des concessions hydroélectriques, faute de quoi, la Berne fédérale entamera la danse du scalp autour du Vieux-Pays. Dans ce cas, il est encore nécessaire de fonctionner « Autrement », mais pas trop. Cet autrement modéré impose une ouverture plurielle : ouverture des communes concédantes envers les autres entités publiques valaisannes et ouverture du Valais envers les autres Confédérés.

Le Valais doit garder la maîtrise de l'approvisionnement énergétique. Mais une gestion partagée des énergies hydroélectriques lui permettra de dynamiser un fédéralisme souvent mis à mal. De cette manière, le Valais bénéficiera d'un savoir-faire made in Switzerland, il écartera le danger de se voir spolier la propriété des cours d'eau, et finalement, il partagera les risques financiers des marchés de l'électricité avec les partenaires de tout le pays.

Le Valais Autrement est donc nécessaire. Nous ne sommes pas encore au dernier jour de la création du Valais. Nous voulons continuer à le créer pour que nous et les générations futures puissions encore l'habiter.

Raymond Borgeat
18 février 2013