En début février, des grèves pour le climat se sont organisées un peu partout en Suisse et en Europe. Si l’on excepte le gymnase intercantonal de la Broye, la plupart des grèves ont été acceptées, tolérées et non-sanctionnées par les départements dont les étudiants et apprentis étaient dépendants. La plupart ? Oui, car, en Valais, le département de l’éducation, via la voix de monsieur Christophe Darbellay, n’a pas accepté cette mobilisation.
La semaine passée, un article de la RTS en date du 18 février révélait les différentes positions des départements cantonaux quant à la grève des femmes du jeudi 14 juin prochain. A Neuchâtel et dans le canton de Vaud, l’on encourage les écoles à tolérer cette mobilisation dénonçant l’inégalité salariale et les violences faites aux femmes. En Valais, c’est un autre son de cloche. En effet, Christophe Darbellay a annoncé que les examens seront maintenus « sans exception possible ». Il est fou de voir que deux autres cantons trouvent des solutions et réussissent à concilier études et mobilisation citoyenne alors que notre canton ne veut même pas en discuter. Le théorème de Thalès, plus important que l’égalité hommes-femmes ? Vous avez quatre heures…
Les sujets que les jeunes soulèvent sont des sujets sérieux, importants et qui appellent des solutions. De plus, dans une société de plus en plus dépolitisée, voir des jeunes de 15-16-17 ans prendre en main des thématiques, donner leur avis et essayer de défendre des solutions, peu importe ce qu’elles sont, ne peut être que réjouissant ! En effet, ces mobilisations peuvent être le point de départ d’engagements plus importants et de stimulation de la vie politique. Micheline Calmy-Rey n’avait-elle pas bloqué un transport de pièces de centrale nucléaire au début de sa carrière ?
Pourtant, en Valais, quand des jeunes se mobilisent et interpellent les représentants politiques sur des sujets graves (on parle quand même du fait qu’on saccage la terre et que 50% de la population est moins bien payée de 7% parce qu’elle n’a pas d’appendice entre ces jambes), on leur explique de retourner travailler Thalès. Dissertation terminée en cinq minutes. L’on voudrait que les jeunes ne s’intéressent pas aux problèmes de société, que l’on ne ferait pas mieux.
Marc Saudan
2 mars 2019
