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BernardAttingerLaGriffeEn voyant passer mon facteur stressé, ce matin sur sa mobylette avec sa belle remorque jaune, je me suis souvenu du temps où les facteurs avaient encore le temps de discuter, un peu, avec la dame du deuxième qui recevait son AVS et pouvait prendre le temps d’accepter un café. J’ai aussi le souvenir de mes tournées comme facteur des mayens lorsque la distribution du samedi s’éternisait parce qu’à chaque chalet c’était l’heure de la petite absinthe, interdite mais colorée par un petit sirop. Je finissais quelques fois ma tournée un peu chancelant.

Que s’est-il passé pour que l’on en arrive au stress perpétuel ? On a inventé la nouvelle gestion publique, le rendement, la course au fric, qu’au fric, la mondialisation, l’Ubérisation, l’instabilité et les privatisations. Parallèlement on a créé le chômage, la mise au rancard dès cinquante ans avec, en plus, une retraite retardée et beaucoup d’autres choses encore avec pour résultat des riches toujours plus riches et une classe moyenne appauvrie. Le veau d’or est devenu gros comme un bœuf.

On a oublié que si on a été créés c’est peut-être pour nous ayons une vie agréable et pas seulement pour qu’on se torture sur terre dans l’espoir d’un monde meilleur, au-delà.

Qu’a-t-on fait au bon Dieu pour en arriver là ?

Que faire pour retrouver un monde où il fait bon vivre en travaillant mieux sans nécessairement gagner plus ?

Je vous laisse y réfléchir dans ces temps proches du solstice d’hiver, juste avant que les jours ne recommencent à croître, vers plus de soleil et si possible plus de bonheur.

Bernard Attinger, Sion