Les militaires nous ont mis dans la gonfle en choisissant une filière de production d’énergie électrique dangereuse dans le but de faire de la matière fissile pour leurs bombes. La logique aurait voulu que l’on développe la filière du thorium comportant beaucoup moins de risques.
Nous, les petits suisses, on l’a vite oublié, avons construit une centrale nucléaire expérimentale à Lucens, pour pouvoir aussi fabriquer notre bombe ; Paul Chaudet avait même acheté des Mirages pour la transporter jusqu’à Moscou. On en sourit encore mais on a aussi oublié que l’expérience nous a pété à la figure. Par bonheur elle était souterraine et les experts ont pu fuir en refermant la porte derrière eux. D’autres centrales, aux USA, puis en URSS et maintenant au Japon ont aussi “fondu“.
En traversant la Suisse en train j’ai toujours été surpris que nous ayons construit nos centrales dans les régions les plus densément peuplées. Si ça pète un jour, tous les suisses allemands, qui ont voté Weber, devront venir occuper nos résidences secondaires alors, s’ils veulent garder leurs centrales, qu’ils les gardent. Nous, dans nos alpes, on ne risque que de voir nos barrages retrouver la valeur qu’ils avaient avant que l’Allemagne nous inonde d’électricité faite à partir du charbon que les USA exportent grâce à un subventionnement illicite que personne n’ose contester.
Vous, vous faites ce que vous voulez mais moi, même si les probabilités d’un accident majeur sont relativement minces malgré leur âge canonique, je vote pour leur fermeture car le risque est beaucoup trop grand vu leur localisation.
Bernard Attinger, Sion
