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Le monde a changé !

En 1986, les Suisses refusaient l'entrée de leur pays à l'ONU. A l’époque, l'ordre mondial connaissait un équilibre fragile entre deux super-puissances, dont les idéologies totalement opposées risquaient de déboucher sur un conflit dévastateur. Pour la Suisse, c'était alors l'époque du règne d'une forme quasi-absolue de neutralité.

Aujourd'hui, les années ont passé et des bouleversements immenses ont chamboulé la géo-politique mondiale. Le mur de Berlin est tombé, le terrorisme s'est développé, en se jouant des frontières nationales. Force est de constater qu’une solution de repli sur soi ne correspond plus aux besoins de notre pays. S'il est indispensable que la neutralité nous entraîne à mener une politique d'abstention en cas de conflit armé entre Etats - et à cet égard notre participation à l'ONU ne nous obligera à rien -, cette politique ne doit pas être confondue avec une politique d'absence.

Certes, nous ne sommes pas complètement absents, puisqu’actifs dans 24 institutions spécialisées de l'ONU. Et alors ? Quelle est cette attitude qui consiste à payer ses cotisations et à renoncer à exercer son droit de vote à l'Assemblée générale? Quelle est cette attitude qui consiste à ne jamais vouloir participer pleinement et entièrement, sous prétexte que l'on est seul « pur et dur » ?

En fait, cette attitude est une forme de négation de la réalité. Qu'on le veuille ou non, l'ONU existe; qu'on le veuille ou non, c'est là que se situe le forum politique le plus universel; qu'on le veuille ou non, c'est là d’où se dégagent les règles internationales; qu'on le veuille ou non, 189 Etats y sont présents.

Certes, l'ONU n'est pas parfaite. Toutefois, en quoi pouvons-nous nous placer en juge, en restant à l'écart? Et en quoi le fait de rester à l'écart va-t-il améliorer l'ONU? Celui qui croit que c'est en refusant de participer aux décisions, que c'est en refusant les occasions de dialogue, que c'est en restant en dehors que l'on a une attitude constructive, celui-ci se trompe.

Si nous voulons contribuer à la construction de la communauté internationale, il faut adhérer à l'ONU. La Suisse s'honorera alors d'adopter une attitude citoyenne et civique, sans remettre en cause sa neutralité et sa souveraineté. C’est au cœur du système que notre pays pourra le mieux plaider en faveur d’actions visant à rendre ce monde imparfait un peu plus humain.

Norbert Zufferey


OUI A L'ONU, par solidarité… et par intérêt

Nous avons intérêt à vivre dans un monde plus juste et plus solidaire. Car un tel monde est garant de la stabilité et de la prévisibilité dont dépend notre prospérité. Or, c'est l'ONU qui est l'organisation la plus apte à garantir la paix, la stabilité et donc les conditions-cadres propices à l'économie et au travail.

Comme le monde et la société dans lesquels nous vivons, l'ONU demeure imparfaite. Elle n'en a pas moins obtenu de nombreux succès et son action sur le terrain a contribué à faire reculer la mortalité infantile, à protéger le patrimoine culturel mondial, à développer et codifier le droit international, à fournir une assistance aux pays en développement. C'est en son sein que s'élaborent les conventions qui protègent les droits humains ainsi que les traités internationaux visant à favoriser le développement durable ou à préserver le climat et la biodiversité. C'est aussi grâce aux efforts de l'ONU que l'on peut répondre à de nouveaux défis comme la progression dramatique des inégalités ou les migrations involontaires.

Son caractère universel s'est en outre renforcé depuis la fin de la guerre froide, au point d'accueillir aujourd'hui la quasi totalité des Etats, y compris des pays neutres comme la Suède, la Finlande ou l'Autriche. Elle constitue donc aujourd'hui une plate-forme d'échange irremplaçable, un lieu privilégié de négociation et de médiation dont le monde à toujours davantage besoin.

Dans un article paru en janvier dernier dans Le Monde, Bill Clinton écrivait: “ceux d'entre nous qui ont le plus reçu doivent montrer le chemin, pour que nous soyons tous chez nous dans un monde sans barrières…”. La Suisse a beaucoup reçu, ne serait-ce que par la présence sur son territoire du deuxième siège mondial de l'ONU et de nombreuses organisations internationales qui contribuent à sa prospérité. Il est temps de renvoyer l'ascenceur et de collaborer à l'élaboration d'un monde plus juste, plus solidaire et plus stable en participant pleinement à l'organisation la mieux à même de remplir cette noble mission.

Nicolas METTAN


L’ONU favorise la communication.

Toute entreprise, toute société, toute personne a besoin d’échanger, de dialoguer, bref de communiquer. Les échanges sont nécessaires à toutes les échelles. Ainsi, l’ONU est une plate-forme de discussion où tous les pays du monde (à l’exception de la Suisse et du Vatican) échangent sur leur situation, partagent leurs expériences, prévoient les risques qu’ils devront relever au cours des années à venir et s’efforcent de faire face aux défis posés par les difficultés économiques, techniques, écologiques ou humaines.

La concertation entre les Etats est nécessaire ! Qui mieux que l’ONU peut offrir la plate-forme de discussion indispensable à des missions de paix ? Existe-t-il une autre institution qui dispose de suffisamment de liberté pour avertir un gouvernement des risques qu’il fait encourir à sa population, par une politique irresponsable, belliqueuse ou dirigiste ?

Les buts politiques du Valais, de la Confédération et de l’ONU convergent vers un même objectif : un monde sans guerre, sans oppression, sans famine ni misère, préservant l’activité humaine et son environnement. Naïf ? Il reste malheureusement suffisamment à faire en vue d’atteindre ces objectifs pour que ces thèmes restent encore longtemps au centre des préoccupations de l’ONU et de la Suisse. Mais pour atteindre ces objectifs, le dialogue et l’échange sont indispensables. La Suisse ne peut raisonnablement se passer de l’apport et de la richesse des expériences des nations du monde entier, elle doit avoir l’ambition de trouver avec les autres pays des solutions aux problèmes qu’elle ne peut pas résoudre seule.

Les jeunesses du PCS
Pierre-Alain Perren


Pour une neutralité active: oui à l'ONU

A lire les prises de positions diverses sur la participation de la Suisse à l’ONU, j’ai l’impression qu’il existe mille et une raisons pertinentes d’y aller et pratiquement autant de raisons de ne pas y aller. En ces temps olympiques, j’ai envie de faire un parallèle entre les JO et l’ONU. Est-ce que le mouvement olympique en particulier et le sport en général est parfait ? N’y a-t-il pas du vent trop fort, de la neige trop froide, des juges trop peu neutres et certains concurrents plus ou moins dopés ? Est-ce que franchement ces imperfections connues empêchent notre petit pays de récolter quelques médailles d’or dont nous sommes par la suite très fiers ?

Bien sûr, l’ONU n’est pas parfaite !!! Et alors ? Et la Suisse est-elle parfaite et au-dessus de la mêlée? Et si nous voulons améliorer l’ONU n’est-il pas plus intelligent de participer pour apporter notre longue expérience de la démocratie plutôt que de se lamenter sur le bord du chemin?

Notre neutralité n’est bientôt plus qu’un refuge de couards et d’égoïstes dont le comportement politique ressemble à celui d’une autruche sur une voie de chemin de fer. De plus, notre adhésion à l’ONU n’est pas nécessairement définitive et si le constat devait être sans espoir notre démocratie directe nous permettra d’en sortir. Alors OUI le 3 mars prochain ! Pas un oui de circonstances parce que l’économie y gagne ou parce que les autres y sont mais le OUI d’un pays neutre qui a l’occasion de montrer au monde que neutralité n’est pas synonyme de castration.

JM Bonvin, président du PCS