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NorbertZuffereyAprès 4 ans à la tête du PCS, vous avez décidé de passer la main. Grande fatigue, lassitude ou volonté de renouveau ?

Débuté en 2003 avec le transfert de Ch. Darbellay au PDC, le mandat de ma présidence se termine statutairement en 2007. J’ai dû prendre une décision personnelle suite à des problèmes de santé dus notamment à une surcharge liée à mes différents engagements. En outre, le PCS étant dans une période plus sereine et structuré régionalement/localement et plus visible sur la scène médiatique, il s’est imposé à mes yeux de passer le relais à des forces nouvelles.

Une telle fonction laisse des traces. Votre meilleur souvenir ?

J’en mentionnerais deux. La gestion de l’équipe de responsables du PCS et les campagnes électorales, qui restent des périodes passionnantes, où mon adrénaline monte fortement.

Et un moins agréable ?

Le résultat des élections communales en décembre 2004, où le score réalisé était très clairement en-deça de nos attentes.

Durant votre présidence, vous avez fait franchir un pas décisif à votre parti : celui de quitter le PDC. Décision difficile. Comment analysez-vous, à posteriori, cette décision historique ?

Cette décision s’est imposée dans une période de temps très courte (entre les Communales de décembre 2004 et les Cantonales de mars 2005). Comme les Chrétiens-sociaux faisaient traditionnellement partis du PDC, cette décision était finalement historique. Avec un peu de recul, le Valais a finalement rejoint la situation d’autres cantons comme Jura et Fribourg, où existe un PCS indépendant.

Autre décision importante, mais suite logique de celle de quitter le PDC, le PCS entre dans les alliances de gauche à côté du PS et des Verts. Dans chaque alliance, il y a des avantages et des inconvénients. Quels sont-ils pour le PCS ?

Avec un quorum électoral à 8 %, ce choix stratégique s’est imposé au PCS pour avoir des élus là où les décisions se prennent et ne plus avoir de candidatures que symboliques et de témoignage. L’inconvénient réside dans le risque potentiel de perte de lisibilité, l’électorat pouvant penser que nous devenons socialistes ou verts. En outre, il reste tout un travail de pédagogie à faire auprès d’une frange de l’électorat et des membres du PCS, historiquement proches du PDC. Le point central est de pouvoir prouver que ceci nous permet d’avoir des élus. Bientôt âgé de 10 ans, notre parti est mûr pour cela.

Avec votre départ, y a-t-il un risque de changement de stratégie, de la part du PCS, pour les futures échéances ?

Honnêtement, je ne le pense pas. Le Comité directeur du PCS a déjà validé le principe d’une présence aux Fédérales, avec un apparentement avec le PS et les Verts, et ce pour apporter sa contribution à la défense des deux sièges socialistes au National. Pour convaincre nos membres et notre électorat, il faut toutefois leur démontrer que ces alliances nous font entrer dans une logique « gagnant/gagnant » et nous permettent dès à présent d’avoir des élus au niveau communal et à celui du Grand Conseil.

Comment voyez-vous l’avenir du PCS ? Sur le plan valaisan, d’abord, puis sur le plan fédéral ?

Y a-t-il une place pour le PCS en Valais ? La question est tout à fait légitime. D’autres expériences en Valais ont avorté, mais l’exemple d’autres cantons montrent que cette place peut exister. Nous avons besoin de temps et nous devons à présent poursuivre ce travail de « réseautage » et de fourmi, afin de convaincre de nouveaux membres potentiels. Au niveau suisse, le PCS – présent à FR, JU, LU, OW et ZH – est pour l’instant un parti en construction, sans véritable poids politique, à part la personnalité d’Hugo Fasel. Tout est donc à construire !

Sion, novembre 2006