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LePeupleJeanCarronAprès avoir accusé coup sur coup les acceptations de l’initiative Weber puis de la nouvelle LAT par le peuple suisse, vient le moment d’une grande prise de conscience pour le Valais officiel. On a tendance à oublier que, pour gagner lors d’une votation, avoir (ou croire avoir) raison ne suffit pas: il faut convaincre et rassembler. Pour les 80% de Valaisans ayant refusé les deux textes, les claques furent importantes, sans doute à la hauteur de la leçon que nous avions besoin d’apprendre.

Est-ce réellement un mal? La nouvelle LAT ne nous interdit pas de faire ce que nous voulons, elle nous contraint simplement à plus de planification. Si le développement prévisible d’une commune justifie un fort besoin en zones à bâtir, il n’y a pas de raison qu’elles lui soient refusées. En revanche, la question de savoir si une commune va réellement doubler sa population dans les 15 ans à venir peut être débattue et doit être tranchée au niveau cantonal.

C’est l’un des grands atouts de cette révision: il est considéré que le développement d’un canton doit être envisagé de manière globale et que le territoire forme un tout qu’il faudrait s’efforcer de rendre le plus cohérent possible plutôt qu’un patchwork recousu dans lequel on essaie de faire tenir malgré elles les volontés individuelles de chacun.

C’est un atout. Cela nous force à sortir de la facilité: il ne suffit plus de dire: «Je décide parce que c’est comme ça», mais il convient de construire et de présenter des projets convaincants, qui nous mènent vers un avenir où «le Valaisan» n’est plus tout seul à défendre son pied de vigne. Le projet porté par la LAT veut que les visions positives soient portées en avant et les projets cohérents réalisés. Il y a un avenir pour nos vallées mais il nous faut y réfléchir en termes globaux, voir quels services et quel type de vie nous voulons y envisager puis convaincre et rassembler autour de notre vision.

En sortant d’une gestion territoriale fondée principalement sur des décisions individuelles ponctuelles pour entrer dans une véritable planification d’ensemble, nous avons ainsi en main toutes les clés pour assurer un développement propice et harmonieux de notre canton, respectant autant les intérêts des propriétaires actuels que ceux des générations futures.
Mais pour cela, encore faut-il que nous nous montrions capables de travailler avec nos partenaires plutôt que de brandir la matze contre eux...

Jean Carron
PCR VR