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DenyseBetchovL’ancienne loi fédérale sur les étrangers date de 1931.  Elle méritait bien une révision. Mais la nouvelle loi est un arsenal de restrictions plus sévères, de nouveaux délits, et de durcissements de peines. Le concept de l’intégration est entériné, mais du bout des lèvres. Il s’agit surtout de limiter et de contrôler, et d’élargir les mesures de contraintes. Est-ce vraiment dont nous avons besoin ? 

Nous avons déjà mis en place des contrôles stricts concernant le droit de séjour et de travail:

  • Les contingents de permis de travail, et l’obligation pour les employeurs de donner la priorité aux ressortissants suisses et aux européens,
  • Les mesures d’accompagnement et le controle des contrats de travail et les salaires,
  • En cas de regroupement familial, l’exigence que « l’entretien soit garanti » pour tous les membres de la famille (afin d’éviter qu’ils ne tombent à l’assistance sociale).

Cette nouvelle loi sur les étrangers réintroduit la notion qu’il y a des migrants de première classe et d’autres de deuxième classe. Car toutes les personnes non-ressortissantes de l’UE, bien qu’elles qui vivent et travaillent en Suisse depuis longtemps deviennent des résidentes de deuxième classe.

En particulier, nous estimons que les restrictions concernant le regroupement familial sont excessivement sévères. Les autorités pourront exiger la preuve que le couple vit en ménage commun et qu’ils disposent d’un logement « approprié » (ceci étant laissée à l’appréciation des autorités).

Pour un couple suisse-étranger, les délais pour faire venir un enfant étranger seront de cinq ans pour l’enfant de moins de 12 ans. Au-delà de cette âge, les critères seront encore plus sévères. Si nous empêchons de cette manière des enfants de rejoindre leur famille en Suisse, nous les privons du droit à l’éducation, et on les condamne à l’isolement dans leur pays d’origine. Pour un pays qui prône la défense de la famille, une telle politique est inadmissible.. 

Cette nouvelle loi sert à perpétuer un système qui précarise des personnes migrantes travaillant et résidant en Suisse, surtout celles qui sont moins qualifiées. Pourtant, si ces personnes ont trouvé du travail chez nous, c’est qu’elles répondent à un besoin économique et social. Souvent, ce sont des travaux d’aide domestique, de garde de nos enfants, et de soins pour nos parents. Ce ne sont pas que des migrants comblés de diplômes qui viennent chez nous. Mais sommes nous prêts à reconnaître ces besoins, et la valeur du travail que ces personnes fournissent? Je crois que oui, et que nous devons reconnaître que nous avons aussi besoin d’eux.

Pour une vraie politique d’intégration, basée sur la dignité humaine et la construction d’une société vibrante, nous devons rejeter cette loi. Nous méritons mieux.

Denyse Betchov
PCS Sion