Comme le disent certains, je suis une idéaliste... La fraternité en politique, une utopie ? En 1789, le peuple français aspirait à la Liberté, à l’Egalité et à la Fraternité. Le droit à la liberté et à l’égalité sont aujourd’hui reconnus. Qu’en est-il de la fraternité ? Voir l’autre comme un frère semble pour certains une utopie. Ce n’est déjà pas toujours facile dans sa famille, alors imaginez si l’autre est étranger, de religion, de milieu socioculturel ou même de parti différents. Certains diront qu’avec de telles idées on nage dans la pure utopie !
Je me suis pourtant engagée dans le Parti Chrétien Social avec cette profonde motivation : tenter de vivre concrètement la fraternité en politique.
Les conflits économiques et militaires, le terrorisme et la société de consommation semblent étouffer la solidarité. Je pense que la fraternité en politique est une réponse pour construire ce monde plus solidaire.
Le monde est devenu de plus en plus petit grâce aux progrès technologiques, par conséquent nous vivons toujours plus proches physiquement les uns des autres. Cependant, nous ne nous connaissons pas et nous avons peur de nos voisins. Cette peur des différences engendre aussi la peur politique de l’autre.
Comment vivre la fraternité dans nos communes, notre canton ou notre pays ? Pour moi, c’est une question d’engagement personnel. Je pense que les petites gouttes d’eau forment les grands fleuves… Notre Rhône n’en est-il pas une image bien réelle ?
Ne pouvons-nous pas chercher à mieux nous connaître et à construire nos rapports sur nos valeurs communes plutôt que sur nos différences ? De même, nous connaissons-nous suffisamment entre partis ? Lorsqu’une idée est bonne, je peux décider de la soutenir non pas parce qu’elle provient de tel ou tel parti mais parce qu’elle est bonne pour ma cité, mon canton...
« Le chemin de la fraternité passe par les valeurs qui dépassent les intérêts privés. Si nous trouvons des valeurs fondamentales qui valent pour toute l’humanité, ces valeurs garantiront la fraternité entre nous, tout en ayant des positions politiques différentes et exprimant des positions et traditions diverses » expliquait Aldo Giordano, professeur d’éthique, le 3.9.05, à un groupe de politiciens suisses qui approfondissaient le thème de la fraternité.
Ces femmes et ces hommes, élus ou citoyens, existent. J’en ai déjà rencontré un certain nombre de différents pays et je suis fière d’en côtoyer dans le groupe PS/AdG et au Parlement.
Michelle Grandjean, députée PCS
