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HerveRohLe projet politique du parti chrétien-social est tout entier fondé sur la notion d’équilibre : équilibre entre responsabilité individuelle et subsidiarité de l’Etat, équilibre entre économie de marché et responsabilité sociale des entreprises, équilibre entre développement économique et respect de l’environnement. L’équilibre, au sens où le parti chrétien-social l’entend, c’est le ciment de la cohésion sociale, dont l’Etat se doit d’être le garant.

A la lecture du communiqué de presse de Travail.Suisse au sujet de la rémunération des managers et de l’étude édifiante qui s’y rapporte, force nous est de constater que l’équilibre social est en sursis dans notre pays. La démesure est en train de prendre le pas sur le bon sens ; la cupidité et l’avidité sont en passe de supplanter la responsabilité et la bienséance dans l’économie. Certaines rémunérations indécentes ne sont absolument plus en lien avec des notions « d’esprit entrepreneurial » et de « performance ».

Qu’est-ce qui peut justifier une augmentation annuelle de salaire de plus de 100 %, alors que dans le même laps de temps, les salaires moyens ont progressé de moins de 1.5 % ? Absolument rien, même pas un résultat commercial exceptionnel ! Qu’est-ce qui peut justifier que dans certaines entreprises, l’écart entre la rémunération la plus basse et la plus élevée soit dans un rapport de 1 à 700 ? Absolument rien, même pas le poids des responsabilités ou le génie stratégique.

Le parti chrétien-social ne partage pas la vision des partis de droite, pour qui c’est le marché et lui seul qui dicte les conditions de rémunération. Par ailleurs, le PCS n’est pas dans la situation des partis, dont de nombreux élus siègent dans les conseils d’administration de grandes entreprises et bénéficient de fait de ce système inique, que, par souci électoraliste, ils dénoncent. Cette politique du « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » doit être dénoncée avec vigueur et sanctionnée dans les urnes.

Travail.Suisse avance l’idée d’une initiative populaire visant à limiter à 1 million de francs le plafond salarial des managers. J’y souscris sans la moindre hésitation, car il s’agit clairement de donner un signal fort qu’il est temps de mettre un frein à cette fuite en avant. Je suis par ailleurs persuadé que de nombreux patrons de PME ou de micro-entreprises, qui se battent au jour le jour pour décrocher des mandats, en rognant parfois sur leur revenu, y seraient favorables.

Hervé Roh
Candidat au Conseil national