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BenoitZuffereyEJe fais partie de ceux que l’on appelle les jeunes Valaisans expatriés, qui ont quitté ou ont été forcés de quitter le canton pour aller poursuivre leurs études et qui ont trouvé leur premier emploi en-dehors du Valais. Le 10 mars dernier, une 1èreréunion entre entreprises valaisannes et étudiants a eu lieu à Sierre sous l’égide VS-Link (vs-link.ch). On nous révélait que 2/3 des étudiants valaisans ne reviennent pas après leurs études, bien que 57 % d’entre eux le souhaiteraient. La question posée était : « Comment faire pour que ceux qui le désirent puissent revenir ? » Quelles structures mettre en place ? Bien sûr, lors du débat, il fut question de carrière (plus dure à mener en VS), de salaires (plus faibles dans le Vieux Pays), de réseaux d’entreprises, de places de travail, etc… Mais il fut aussi question d’ouverture d’esprit. Des entreprises présentes conseillaient aux jeunes valaisans de voir le monde pendant qu’ils étaient jeunes, de s’ouvrir à d’autres cultures, d’apprendre les langues étrangères (un point devenu aujourd’hui très important). En effet, dans une société internationale, les entreprises multinationales ont souvent dans leurs rangs des dizaines de nationalités différentes. Le respect et la connaissance de l’Autre y sont donc un atout.

Cela me fait penser à un voyage en train que j’ai fait récemment entre Genève et la Valais. 5 jeunes Valaisans, apparemment sortis pour la première fois de leur canton, étaient venus sur Genève pour leur apprentissage. Leur retour ne fut que chants patriotiques et musique paillarde le tout ponctué d’expressions typiquement valaisannes avec un accent à couper au couteau, et un volume sonore difficilement supportable. Il y était même question de mettre des frontières au Valais et d’expulser tous ceux qui n’ont pas leur passeport valaisan. La réaction des autres passagers ? Résumée par cette phrase : « Les Valaisans sont pas méchants, mais quand même un peu cons ». Nous savons tous que ce n’est pas le cas, mais il est vrai qu’un peu d’ouverture d’esprit ne ferait parfois pas de mal. Avec les moyens actuels de communication, toutes les informations, les cultures, les coutumes des pays du monde entier nous sont accessibles. La jeunesse valaisanne peut saisir cette chance pour s’ouvrir aux autres. Gardons ce qui fait notre force : nos particularités et notre sympathie légendaire. Ajoutons-y une dose d’ouverture et notre jeunesse pourra être encore plus fière d’être valaisanne.

Benoît Zufferey, Président des jeunes chrétiens-sociaux
20 avril 2007