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Nos dernières prises de position

Marc SaudanIl y a peu, quelques temps avant la Fête-Dieu, le Conseil d’Etat annonçait ne plus participer à cette dernière et ce dès 2018. Cette déclaration fit éclater quelques remous. Un député PDC lança une pétition en ligne qui rencontra un certain succès, alors que les jeunes UDC du Valais romand se fendirent d’un communiqué outré. Ces réactions posent de vraies questions au Valais et à son rapport à la religion.

En effet, notre canton n’est pas laïc institutionnellement, reconnaissant les églises catholiques et protestantes comme des institutions de droit public. Par là, l’Etat amène une légitimité à certains cultes au détriment d’autres, des non-croyants et des agnostiques. De plus, ils financent des salaires et des frais qui pourraient, à mon avis devraient, être imputés aux différents clergés. En d’autres termes, il envoie le message suivant : "Les religions catholiques romaines et protestantes sont dans le vrai, par conséquent elles ont droit à des privilèges."

 

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Toute religion, d’après Max Weber, un des pères de la sociologie moderne, est une forme de secte socialement acceptée. Comprenez par là qu’elles nécessitent toutes auprès de leurs croyants une forme de pari : une dévotion, plutôt qu’une réflexion rationnelle et basée sur des arguments tangibles. En Valais, on considère donc que l’Etat peut légitimer certaines croyances plus que d’autres, que philosophiquement les athées et les agnostiques ont tort.

Si le Valais se veut moderne, inclusif et dynamique, il devient nécessaire de mener une réflexion sur la légitimité de cette situation. En effet, notre monde évolue, les églises se vident et les gens sont de moins en moins croyants. Il me semble dès lors plus qu’obsolète de vouloir continuer coûte que coûte à maintenir une religion d’Etat, à moins que la tolérance soit un mot qui nous échappe : oui, les chrétiens sont plus nombreux que les autres groupes de croyants ou non-croyants en Valais. Pourtant, ceci ne les autorise pas à imposer une confession comme la confession juste. Faut-il rappeler que notre constitution dit que les élèves doivent être éduqués pour leur future vie de chrétiens ? Ces termes sentent bon la fin du XVIIIème siècle.

Il ne m’apparait donc qu’une solution : la laïcisation de nos institutions et de l’Etat du Valais.

Marc Saudan, Jeunes CG-PCS