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Nos dernières prises de position

Alexandre FerchaudCette année 2020 nous a tous chamboulée, dans nos vies, dans nos foyers. Nous vivons actuellement une crise sanitaire, certes, mais aussi une crise démocratique importante. La fracture causée par le COVID-19 nous rappelle que tout n’est pas partagé, tout n’est pas immuable. Quels sont les conséquences de ces manifestations anti-masques ? Qui est impacté ? Quel avenir dans ce climat de défiance et comment pouvons-nous ensemble nous rassembler derrière notre société ?

Mille personnes à Genève en septembre, un autre millier en Thurgovie en octobre, et plusieurs centaines dans plusieurs villes de Suisse, voici le bilan de nombreuses manifestations anti-masque en Suisse. Des manifestations pour la plupart calme, revendiquant la non-nécessité des mesures de lutte contre la pandémie. Réclamations fondées sur le principe de droit aux libertés individuelles. Cause louable, si elle n’était pas entachée par l’entêtement de nombreuses personnes à partager des fausses informations, des théories du complots et autres propos anti-scientifique. Cette connivence de combattre ces mesures visant le bien commun nous montre l’individualisme et le manque de sens pour certains du mot société.

Quand bien même ces rassemblements visent à confronter nos gouvernements dans leurs décisions, ce n’est ni les cantons, ni la Confédération qui payent les pots cassés, mais bel et bien nos personnels soignants. Déjà en première ligne au printemps dernier, les voilà de nouveau, épuisé à confronter la maladie. Alors que leurs revendications d’une meilleure qualité de travail, d’une reconnaissance de leur fatigue et d’une amélioration des accompagnements faites à la médecine sont invisibilisées, rejetées ou oubliées, voici que se rajoute la méfiance par une partie du peuple sur leur travail. Cette double peine est-elle réellement la reconnaissance qu’ils méritent ?

Ne soyons pas aveugles à ces colères. L’Etat a deux rôles majeurs à jouer dans cette histoire. D’une part, écouter, accompagner et soutenir le personnel soignant dans son travail quotidien et cela passe par la juste valorisation de ce que l’ensemble de ces femmes et de ces hommes donnent à notre société. D’une autre part, il est nécessaire de répondre aux allégations de ces chercheurs de vérités et autres informations cachées. Nos libertés individuelles nous donnent le droit de nous exprimer et de partager nos opinions, toutefois elles nous donnent aussi de nombreux devoirs de vérité, d’unité, de bienveillance.

La démocratie est le pouvoir pour le peuple, par le peuple. Notre rôle individuel est donc lui aussi important dans cette crise. Une santé sans personnel soignant est impossible. A contrario, une société sans théorie du complot est, elle, bien plus sereine. Arrêtons de voir au plus simple, au plus partagé sur nos réseaux ou au plus racoleur, la situation sanitaire n’est pas belle à voir... Elle s’exprime en chiffre, plus de 10'000 nouveaux cas par jours, des centaines d’hospitalisations, autant de décès. Mais derrière les chiffres, ce sont des gens confrontés à la maladie, des personnes qui disparaissent, des familles endeuillées. Je le répète, la situation sanitaire n’est pas belle à voir. Ce n’est pas en détournant le regard que nous avancerons.

La lutte pour nos libertés futures se passent aujourd’hui par notre capacité à faire front commun contre ce virus. Nous ne sommes pas dans une société liberticide, nous sommes au sein du société qui combat pour que nos libertés se pérennisent. Questionnons, débattons, parlons, et surtout ne nous confrontons pas.

Alexandre Ferchaud

Co-Président CENTRE GAUCHE PCS